Enfin pu lire entièrement ce livre dont le titre aura hanté quelques pensées fumeuses au cours de ces dernières années...
Pour qui a tâté un peu des ouvrages de cet auteur, il s'agit ici de quelques choses de radicalement différent de, au hasard, "L'ombilic des limbes".
C'est un recueil de textes et échanges épistolaires sur le théâtre (et son double), dont le plus célèbre est probablement "Le Théâtre et la peste" où l'auteur pousse son fantasme de théâtre jusqu'à émettre l'idée que le théâtre devrait être à l'image d'une épidémie peste. Le même process ou presque s'opère avec "Le théâtre de la cruauté".
Néanmoins, le texte qui m'a paru le plus intéressant, et qui est rejoint par quelques autres - mais c'est le plus emblématique - est celui du "Théâtre Balinais". Ici se développe l'idée d'un théâtre magique, dont la force est proche si ce n'est complètement rattachée à celle de la vie, à ce mouvement perpétuel le temps d'une vie, une passion, un cri, une rage de douleur et de joie qui me font regretter de n'avoir pu naitre bien avant pour pouvoir assister et à la représentation de ce théâtre balinais, et à une des rares représentations qu'Artaud a pu faire au cours de sa vie.
J'aimerais que beaucoup de gens passionnés lisent ce texte, passionnés de n'importe quel art ou je ne sais quoi. Rien à foutre, rien n'est important, si ce n'est ce mouvement perpétuel et dévastateur qui ne dure qu'une vie.