Le Triomphe du singe araignée par BibliOrnitho
Bobbie Gotteson est un détraqué qui nous raconte son histoire. Avec ses mots, ses croyances, ses lubies, ses peurs, ses hallucinations. Il rêve de faire carrière : dans la chanson ou dans le cinéma. Il fait le pitre pour amuser la galerie et s’imagine des applaudissements et des encouragements qui n’existent peut-être que dans sa tête malade. Il écrit des mélodies et pousse la chansonnette en s’accompagnant de sa guitare qui ne le quitte pas. Il est convaincu d’avoir été dépouillé de ses créations, utilisées pour telle publicité ou tel film sans qu’il n’ait jamais touché de droits d’auteur.
On n’aime pas beaucoup Bobbie Gotteson. On se moque fréquemment de son aspect physique qu’on considère la plupart du temps comme une infirmité, une disgrâce. On lui parle de façon agressive, en le traitant comme un dégénéré dont sa mère n’a pas voulu (il a été retrouvé bébé enfermé dans un casier de consigne à New York). Personne ne souhaite l’aider ou l’éduquer un tant soit peu, même ceux dont la profession les y obligeait pourtant. Pour tous, il est l’assisté qui vit honteuse à la charge de l’état.
Mais de gloire, il ne connaitra finalement jamais que celle publiée dans les colonnes des faits divers. Car Bobbie Gotteson aime faire joujou avec sa machette et découper en rondelle les femmes qu’il exècre. Un tueur en série assis dans le box des accusés et qui risque la chaise électrique.
Un texte d’une profonde noirceur et pas toujours aisé à suivre. Un texte à l’image des perceptions de ce « taré » : fou, violent, schizophrène. Un texte de qualité : JCO parvient une nouvelle fois à se projeter dans la peau et dans la tête de son personnage. Mais au final, un texte difficile et vraiment déroutant.