Un propos pertinent qui dénonce le discours nauséabond d'Eric Zemmour.

Le propos est intéressant, et même très pertinent en cette période ou les pensées obscures sont de plus en plus relayées. Ensuite cela en fait-il un bon livre ?

J’avais été séduit par une interview de l’historien et auteur Gérard Noiriel qui mentionnait les erreurs historiques arrangeantes de certaines personnes ultra médiatisées comme Eric Zemmour, Lorant Deutsch ou Stéphane Bern, comme présentant seulement une certaine histoire de France à défaut d’effectuer un travail d’historien. Certaines erreurs de Lorant Deutsch concernant la vie et l’œuvre de certains auteurs comme Louis Ferdinand Céline m’avaient fait bondir à l’époque. Du coup je me suis précipité en librairie et j’ai commencé Le venin dans la plume.

Petite déception de réaliser que ce livre n’est centré que sur Eric Zemmour et de voir qu’il s’agit pour l’auteur de prouver les similitudes entre la stratégie et la thèse de l’ex-chroniqueur de Laurent Ruquier et d’Edouard Drumont. C’est bien documenté, les analyses et comparaisons sont sérieuses et oui on ne peut que consentir que les parcours soient très proches entre celui qui anime aujourd’hui des émissions diffusées pour tous et l’inventeur du discours antisémite de la fin du 19ème siècle.

J’étais novice sur la personne du second et concernant Zemmour je ne l’avais qu’écouté lorsqu’il me paraissait un contradicteur amusant et parfois piquant de On est pas couché. J’ai découvert ici de nombreux extraits plus horripilants les uns que les autres qui ne peuvent qu’être condamnés par tout être croyant en l’égalité des hommes.

Gérard Noiriel le dit lui-même à la fin de son livre, s’insurger et s’opposer en savant contre un Zemmour aujourd’hui ne sert à rien, ses fans sont inconditionnels et hors de toute réflexion, même devant un débat où il pourrait être pris à défaut, ses supporters ne voient que ce que leur partialité leur donne, comme quand nous sommes certains au foot qu’il y a penalty et que les ralentis nous montrent pourtant que notre attaquant favori ne semble même pas avoir été effleuré, on ira jusqu’à dire que l’angle est mauvais, ou au rugby que la passe de Gallois en quart de finale était en avant et que l’arbitre aurait dû refuser l’essai.

Noiriel dit qu’il faut combler le fossé entre les chercheurs, les savants et le public. Je suis d’accord mais hélas je ne pense pas que ce livre puisse le faire. Il y contribuera sans doute en petite partie en permettant à des lecteurs d’avoir des propos plus solides lorsqu’ils s’attaqueront aux propos du polémistes qui ne fait cas de la vérité historique et l’arrange pour distiller le venin et surfer sur une vague qui lui permet d’assouvir son envie de réussite et de notoriété. Un livre qui ne me semble pas essentiel donc même si le fond est très pertinent. Les supporters de Zemmour le rejetteraient en bloc, et les autres se verront conforter dans leurs premiers ressentis.