Vent frais, vent du matin...
Deuxième roman de J. G. Ballard, et deuxième volume de son cycle d'apocalypses liées aux éléments.
Comme le titre le laisse aisément deviner, il s'agit ici d'une apocalypse liée à l'air, le vent gagnant en vitesse chaque jour jusqu'à atteindre une vitesse telle qu'il assèche les mers, arase les terres et abat les bâtiments.
Dans ce contexte d'abord pris à la légère par les autorités, on suit le récit de quelques personnages pris dans la tourmente (au sens littéral du terme).
Comme dans l'autre volume de la série apocalyptique que j'ai lu (La forêt de cristal), aucune explication rationnelle n'est avancé pour expliquer le phénomène, accréditant l'idée d'une puissance supérieure à l'œuvre pour punir l'orgueil humain. On est très proche des écrivains antiques mettant en scène l'hubris de l'Homme, non pas face aux Dieux cette fois, mais plutôt face à la nature.
La mise en place un peu confuse et le trop grand nombre de personnages pour un si court récit trahissent une œuvre de jeunesse, mais une œuvre de jeunesse prometteuse car l'écriture est quant à elle très claire et prenante.
À noter toutefois, la fin de ce roman est plus optimiste que celle de La forêt engloutie. Signe d'une évolution de l'auteur (trois ans séparent ces deux récits) ? Et bien je n'en sais rien (ce qui nous fait une belle jambe). La lecture des deux autres volumes Le monde englouti (sortie la même année quelques mois plus tôt en 1962) et Sécheresse (sorti deux ans plus tard en 1964) éclairera sans doute ma lanterne.