"Le sens n'est pas sur la phrase comme le beurre sur la tartine."

Autant le dire tout de suite c'est dur, très dur, j'ai pas tout compris, le milieu du livre est plus accessible parce que Merleau-Ponty ressasse toujours la même chose. Mais le début et la fin j'ai pigé seulement quelques bribes prises à la volée.


De ce que j'ai compris Merleau-Ponty cherche une nouvelle méthode qui s'opposerait à la réflexivité qui sous-tend la science et la philosophie. La réflexivité ne considère l'être que comme une pure positivité mais ne l'explique pas, parce que de fait elle ne considère pas le néant, ne se basant que sur la foi perceptive - la certitude absolue d'une réalité des phénomènes.


Merleau-Ponty cherche donc un moyen de considérer le néant dans l'être (le manque de l'être) mais le considérer positivement serait refuser au néant son "essence". Il faut donc considérer le néant négativement : c'est la négintuition, qui nie la négation pour devenir une pure positivité. Toute négation poussée à son extrême est positivité - dans une logique dialectique - on peut donc avoir accès à "l'être du néant" (en réalité à son non-être) de manière positive selon la formule que deux négativités donnent une positivité.


Si j'émets quelques réserves sur cette proposition c'est déjà sur la terminologie, les phénoménologue opposent trop facilement l'être au néant, alors que celui-ci s'oppose à l'existence. Je ne sais donc pas trop comment me placer face à cette proposition, mais en tant que bon dialecticien elle me paraît juste, simplement que totalement abstraite, c'est juste un jeu de concept, mais demandez un exemple concret et ça ne veut plus rien dire.


Merleau-Ponty cherche à expliciter cette proposition dans la suite de sa réflexion. En étudiant notre rapport au monde à travers notre corps et nos sensations. Il réfléchit sur la place du sujet dans le monde et comment il a accès à celui-ci par sa corporéité. C'est super complexe et je ne crois pas avoir tout saisit mais l'idée c'est qu'on est au seuil entre le sentant et le sensible sans que jamais les deux ne se confondent. Et j'ai bien aimé l'exemple où quand tu touches ta main qui touches, ou tu sens ta main, ou tu sens ce qu'elle touche. On est donc à la fois sujet et objet en oscillant entre les deux.


Ce que je retiendrai c'est surtout cette critique de la science et la proposition d'une nouvelle méthode. Depuis que j'ai découvert la phénoménologie, je trouve que c'est l'école la plus intéressante de la philosophie, j'aime cette idée de retourner à une pure perception du monde et d'étudier notre rapport au monde en refusant l'analytique, le rationalisme ou l'empirisme. De voir comment l'un affecte l'autre dans une simple perception, dans une indistinction du sujet-objet et un un retour à la contemplation.


Je ne crois pas être d'accord avec tout ce que dit Merleau-Ponty, mais comme je n'ai pas bien compris je ne m'avancerai pas. A réserver à des lecteurs avertis.

Rubedo
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le 27 mai 2017

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