Le jour où Cavanna découvrit l'Amérique.
Je voulais découvrir Cavanna en lisant « les ritals » en premier mais finalement la présence de ce roman sur ma table de chevet m'a convaincu de le lire en premier. Cavanna, c'est Charlie-Hebdo et Hara-Kiri donc forcement dans ses romans, il y a des traces de son style. Direct, trivial et franchement désopilant.
Le voyage nous raconte comment Christophe Colomb a découvert les Amériques à bord de la Santa Maria. Mais dans l'équipage de cette expédition se trouvait un certain Konogan qui est en réalité l'ancêtre de Cavanna. De ce postulat de départ, démarrant sur des bases historiques sérieuses, l'histoire prend rapidement ses libertés pour ne plus avoir grand-chose en commun avec l'Histoire. Ce récit nous peint un portrait peut reluisant de Christophe Colomb, un explorateur ne sachant pas naviguer, imbus de lui-même et buté (il est persuadé pendant tout le roman d'être en Chine). Cavanna part des grands événements connus de l'histoire pour broder un récit et y insérer sa touche personnelle.
Le résultat est des plus intéressant, il mélange des éléments totalement sérieux à un récit déjanté. Mais un équilibre s'installe, au début du roman on fait facilement la différence entre ce qui relève de l'Histoire et ce qui relève de l'imagination. Mais plus le roman avance, plus la limite est floue, un équilibre s'installe, Cavanna arrive à très bien mélanger fiction et réalité. L'épilogue qui est des plus émouvants aurait pu déboucher sur une nouvelle série de romans mais il y a peu de chance qu'il publie d'autres livres vu son âge avancé.
Si ce livre ne marque pas spécialement l'histoire de la littérature Française, il en reste néanmoins un excellent divertissement. Avec ses allures de grosse farce, « Le voyage » est plus fin qu'il n'y parait. Cavanna a dû faire un malheur au Bac d'Histoire à l'époque...