Amélie Nothomb est une éternelle adolescente. Elle nous parle de la blessure amoureuse d'une jeune âme. C'est un thème universel et assez courant chez Nothomb. Elle le traite avec son style choisi et rigoureux, toujours au service des personnages et de son récit.
Amélie met en scène trois personnages aux prénoms improbables (encore une habitude chez elle). Le premier, un jeune homme, sorte d'assistant social de terrain pour EDF, rend visite a des personnes qui ont un logement très modeste et peu de moyens pour payer le chauffage. Il tente de trouver avec eux des solutions contre le froid.
La prochaine visite concerne une romancière prénommée Aliénor qui supporte l'hiver sans chauffage avec stoïcisme. Il ira de surprise en quiproquo au sujet de la jeune femme et de son mode de vie. Les rencontres successives entre ces deux originaux et le 3ème protagoniste (que je ne veux pas dévoiler) sont une partie importante de l'histoire.
A travers leurs conversations, dont une sous hallucinogène, le roman explore les désirs de chacun, les choix, les frustrations et l'amour propre blessé qui mènera à l'irréparable.
L'oeil de l'écrivaine Nothomb n'élude pas les petites cruautés, les rapports humains obliques, les questions existentielles. Elle dévide le fil de son histoire avec une belle science du rythme. L'on suit sans peine les espoirs, les obstacles, les petites victoires. Un triangle amoureux revisité.


Cette critique vous fera peut-être penser qu'on n'entre pas dans ce livre pour son humour. N'en soyez pas si sûr, même si l'on ne rit pas franchement, il y a des petits étonnements qui peuvent mener au sourire.

La 4ème de couverture, très sobre, cite : 'il n'y a pas d'échec amoureux'. Je fais partie de ceux qui pensent qu'il n'y a pas de mauvais texte d'Amélie.
Il est certain qu'en regard de Shakespeare ou Chateaubriand, on est avec Nothomb dans un commentaire social plus restreint, davantage teinté d'imaginaire.
Il faut prendre ses romans pour ce qu'ils sont : des histoires courtes pour jeunes adultes, toujours marquées par la personnalité un peu déjantée et pince-sans-rire de leur auteure.

pseudo2402
7
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le 20 févr. 2017

Critique lue 396 fois

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