Secrets et mensonges: "Je suis Alpharius"
Peut être le roman que je préfère de toute la série.
Il arrive que certains ouvrages estampillés "Warhammer" souffrent un peut trop de leur héritage "jeu de plateau".
Les auteurs moins inspirés n'arrivant pas à mon sens à capturer ce qui fait le "sel" particulier de cet univers exacerbé "ou tout n'est que guerre".
Mais pas ici, non.
Dan Abnett fait parti des auteurs qui ont compris comment rendre rendre justice à cet univers si particulier de GameWorkshop.
Plus que le nombre de bolts qui fusent ou la taille des Titans qui marchent sur d'immenses armées, c'est bien l'échelle des enjeux qui compte et qui restera dans les esprits.
Or comment réussir à rendre compte de cette échelle dans un univers ou tout est démesuré ?
** Tout d'abord, placer le contexte**
On part d'un conflit à l'échelle d'un monde, avec un corps expéditionnaire de l'armée impériale (milliers/millions d'hommes), des armes et des véhicules lourds à profusion. Le rapport de force semble alors totalement démesuré compte tenu des forces en présence.
Et pourtant l'ennemi ne cède pas. Il nargue son bourreau et l’entraîne inexorablement dans une guerre d'usure dont l'issue semble de moins en moins certaine.
** Ramener l'histoire à hauteur d'homme **
Face à cette situation Dan Abnett place des individus, qui n'ont qu'un simple objectif: survivre face à des puissances qui les surpassent en nombre et en force.
Le lecteur qui a une vision plus globale des forces en présence, se rend compte du défit à accomplir pour chacun d'eux. Et c'est à la mesure de cette menace qui pèse sur eux que les actes de ces hommes et femmes s'avèrent être héroïques.
** Convoquer les sauveurs de cet univers, les légions Astartes **
Ce type de conflit est le terrain idéal pour que la XXème Légion exerce son art bien particulier.
Intrigue, contre-espionnage, manipulation, voici les armes de prédilection de l'Alpha Légion, la plus secrète des légions de l'Empereur. Cette légion manipule l'information et le secret avec autant de létalité qu'un tir de bolter.
Mais au final même pour ces guerriers "qui ne connaissent pas la peur", la tache ne sera pas aisée.
Leur ténacité sera mise à rude épreuve, ils devront faire face au plus lourd au secret qu'une fidèle légion de l'Empereur puisse porter.
Le talent de Dan Abnett c'est d'avoir réussi à construire son récit comme une poupée gigogne, à l'image de l'âme de l'Alpha légion qu'il nous fait découvrir dans ce récit.
Plus on progresse dans les strates pour s'approcher du cœur, plus le conflit initial qui était au départ menaçant parait au final presque dérisoire au vu des enjeux.
** Au final tout n'est véritablement qu'une question d'échelle **
Que ce soit pour un homme ou un Astartes le défit reste le même: Prendre des décisions face à des choix qui semblent impossibles et vivre avec ses conséquences.
Et c'est pour moi dans ces moments que l'univers de Warhammer 40K trouve véritablement son souffle épique, sous la plume de l'un de ses meilleurs conteurs.