On ne peut contester le génie de Raymond Devos. J'étais en train de lire ce roman dans le train en me régalant de l'habilité de ce cher bout-en train que je réalisais page après page que je m'égarais volontiers dans l'univers de Devos. Et plus je déraillais avec lui, plus le monde qui m'entourait s'évaporait. C'est l'impression que donne ce roman qui n'en n'est pas un. Raymon Devos arrive à nous faire voyager, non pas à des kilomètres d'ici, mais dans son univers. Il nous embarque dès la première page, et Raymond est la preuve qu'il n'est pas ridicule d'écrire de l'absurde, c'est même un don.
C'est une histoire racontée avec brio, aussi drôle que captivante et parfois même émouvante, où dans ce monde imaginaire, rien n'est illusion. Évidemment, qui dit Devos dit jeu de mot à foison, et certains sont tout simplement géniaux. Le seul défaut de ce livre, c'est qu'il est assez court et arrivé à la dernière page, quand Devos nous détache peu à peu de son monde, tout doucement, pour nous permettre de retrouver le notre, on a la vague impression que quelque chose nous manque. C'est à la fin du livre que je me suis redu compte que dans le réel, les minutes s'étaient écoulées plus vite que dans mon imagination. Sans doute aurais-je préféré rester quelques minutes de plus dans son esprit.