Avec la fragilité et la vulnérabilité des battements d'ailes de papillon, les nouvelles de se recueil s'envolent des pages pour s'évader vers l'imagination du lecteur qui se surprend à se sentir exilé, à l'instar de l'auteur, et à soupirer après un pays qui n'est pas le sien mais qui n'a pas son pareil pour l'émouvoir.
A l'époque (1938 - 1946) où Ivan Bounine, exilé à Paris, écrit ces trente-huit nouvelles, chacune très brève et imagée, la société russe connaît une période politique sombre. le récipiendaire du Nobel de littérature 1933 exprime par sa prose puissamment poétique toute la nostalgie que lui inspire la Russie de son souvenir, comme s'il craignait qu'elle ne s'effaçât de sa mémoire pour toujours, pour le cas où il ne parviendrait pas à la rejoindre un jour, cette Russie qui se tient au bout de l'allée sombre de son avenir.
A travers ce recueil, il est beaucoup question de la Russie traditionnelle mais aussi de la Russie vivante, humaine, en mouvement, composée d'hommes et de femmes - surtout de femmes - qui mêlent leurs passions en un ballet infini de séduction, d'amour, de désir, de trahison et d'illusion.
Ivan Bounine témoigne par son imagination et sa plume magistrale de son attachement à la femme et à l'amour qu'elle suscite... jusqu'à la folie.