PK Dick est plus doué pour inventer des histoire que pour les terminer

Philip K.Dick est plus doué pour inventer les histoires que pour les terminer. Ce formidable roman en est une nouvelle preuve. La fin est assez décevante mais on le pardonne vite à l'auteur car le reste est magistral.
Et même quand on a vu plusieurs fois le film éponyme de Ridley Scott qui est très éloigné du roman dont il est tiré (et ce bien qu'il ait été réalisé sous la supervision de Dick qui est mort quelques mois avant sa sortie en salle). Scott a bien respecté le pitch et l'idée générale du livre (qu'est-ce qui différencie l'homme et l'androïde? Si l'androïde est conscient de son état et demande à vivre librement, au nom de quelle loi supérieure doit-on lui refuser ce droit?) mais totalement reconstruit l'univers où elle se déroule, le personnage central (le Blade Runner), et la construction générale du récit. Les nombreux écarts entre l'œuvre de Dick et l'adaptation par Scott font l'objet d'une étude approfondie sur Wikipédia.

En 1992, quelques années après une guerre qui a opposé Est et Ouest, la Terre est peu à peu dépeuplé au profit de la colonisation martienne. Les derniers terriens se regroupent dans des villes en ruines, dans des immeubles quasi-inhabités. Une poussière radioactive flotte, recouvre le paysage. La plupart des animaux ont été décimé par cette poussière et les rares spécimen survivants s'échangent à prix d'or car la possession d'un animal est un must, la preuve qu'on a réussi dans la vie. Les colons martiens sont assistés par des androïdes de plus en plus perfectionnés, de plus en plus humains, de plus en plus intelligents. Ceux-ci n'ont pas le droit de venir sur Terre et s'ils désobéissent, ils sont traqués et tués par les Blade Runner. Tous les humains possèdent une machine à empathie au travers de laquelle ils entrent en symbiose en observant sur un écran un vieillard qui escalade une colline en se faisant lapider sur une planète inconnue. Cette figure divine, Mercer, est leur Dieu...
Rick Deckert est un Blade Runner, chargé de traquer les androïdes pour les désactiver. Il a besoin d'argent pour remplacer son mouton mécanique par une vraie bête. Il est chargé de traquer huit androïdes très perfectionnés qui ont débarqué sur Terre. Cette mission, pleine de faux semblants très Dickiens. Deckert est-il un humain ou une machine, l'androïde a-t-il le droit de vivre comme les humains? Qu'est-ce qui distingue l'homme et l'androïde?

Un grand roman, un grand moment de science fiction, un livre fondateur.
rivax
8
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le 12 janv. 2011

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