C'est la troisième fois que je lis ce livre, et je ne m'en lasse pas. C'est à chaque fois des détails qui m'avaient échappé (ou que j'avais oubliés !) ainsi, cette fois, l'insistance sur la figure (magistrale ? tutélaire ? obsédante ?) de Borges qui, presque autant que celle de Thomas Browne, scande le livre de ses apparitions ou par les références ou allusions faites à son oeuvre. Oserai-je écrire qu'il ressort de tout le livre une profonde, terrible, mélancolie lui conférant cet attrait si particulier, différent de la nostalgie et davantage lié à l'appréhension désabusée du temps qui passe et qui efface peu à peu les traces et les souvenirs des hommes (à l'instar de la mer dévorant la falaise anglaise et engloutissant ces villes et villages dont l'auteur-randonneur cherche la trace), peut-être, en fin de compte, était-ce ce contre quoi Sebald luttait en écrivant ?