L’idée de ce texte a été inspiré à Blaise Cendrars par les armoires chinoises de Mme Eugenia Errazuriz, sa protectrice, qui se demandait ce qu’elles pouvaient bien contenir. Dans sa lettre qui l’explique, Cendrars fait également références à un texte de Baudelaire, Morale du joujou.
Un poète se retrouve enfermé dans une armoire chinoise par une vieille dame. Une fois à l’intérieur de l’armoire une lame coupe les mains du poète et s’ensuit une rêverie étrange, pour enfin arriver à la renaissance du poète.
La présence des mains coupées a évidemment une place importante dans le texte qui rappelle l’amputation de la main droite de l’auteur en 1915. On peut donc faire un rapprochement par rapport à ce point de vue entre le personnage et l’auteur.
L’image poétique des confitures (« Framboises à l’éther ») qui coulent des blessures du personnage est à la fois une image qui atténue la violence de la scène mais qui en même temps l’intensifie en la rendant visuel et par le fait que le poète mange cette confiture qui s’échappe de ses bras. La souffrance du personnage est décrite dans ses moindres détails de façon concrète et imagée. Le poète se croit encore dans le ventre de sa mère. Nous sommes comme dans une bulle de souffrance qui peu à peu se transforme en sérénité. L’espace clos de l’armoire s’ouvre grâce au plafond bleuté, lumineux, qui nous fait ensuite basculer dans un monde rêvé.
La rêverie ou hallucination, prend forme avec une suite d’événements et d’actions incohérents et illogiques avec la réalité comme cela peut être le cas dans les rêves. Le temps et les lieux se succèdent rapidement.
Pour finir, Les armoires chinoises est un texte qui convoque tous les sens, où on voit apparaître la renaissance du poète, avec néanmoins une fin un peu étrange.