Les Autres Dieux par Beerforbear

I/ Herbert West, réanimateur 8/10

La nouvelle qui a inspiré les quelques films "Réanimator".
Lovecraft écrit ici une nouvelle feuilletonesque flirtant avec la terreur pure. On s'éloigne donc de la peur indiscible si chère à l'auteur pour rentrer dans une histoire macabre et sanglante à la limite du malsein et qui se rapproche de l'histoire de zombie dans le sens vaudou du terme.
Si l'histoire est diablement efficace, ce côté feuilletonant brise le rythme et nous rappelle qu'à une époque, les écrivains devaient vendre leurs histoires, par chapitre, à des magazines littéraires. Cela explique donc très probablement le côté répititif et haché de cette nouvelle.

II/ Les chats d'Ulthar 6/10

Court conte pas vraiment horrifique, mais restant inquiétant et mystérieux. Comme le nom de cette nouvelle l'indique, il s'agit ici de chat et d'une loi visant à les protéger d'humains peu recommendable, dans l'étrange village d'Ulthar. L'histoire traite donc de cruauté envers des chats et d'une malédiction semblant provenir d'une tribu de bohémien de passage.
La nouvelle n'est jamais incroyable, mais demeure intrigante. Je pense que Bernard Werber ne l'a renierai probablement pas.

III/ Les autres Dieux 5/10

Retour à Ulthar pour cette courte nouvelle qui suit l'assension d'une mystérieuse montagne par deux habitants de ce village (on nous dit même que l'un d'entre eux à participer à la fameuse loi protégeant les chats). Courte nouvelle donc qui renou d'avantage avec l'horreur indescriptible et divine dont l'auteur à le secret. Le récit se présente de manière quasi-onirique (ou cauchemardesque, c'est selon) et est bien trop court pour vraiment accrocher le lecteur.

IV/ L'étrange maison haute dans la brume 5/10

Une nouvelle encore une fois très courte et très onirique narrant l'assension d'une falaise et la découverte des mystères divins, à la limite du rêve, par un homme, professeur de philosophie que le monde réel ne satisfait pas. Aucun mystère ne s'éclaircit vraiment, les laissant napé d'une aura brumeuse tel cette demeure noyée dans les brumes océanique. Décevant.

V/ Celephais 6/10

Encore une nouvelle aux relents d'onirisme. Ici un homme désérité et désoeuvré explore un pays étrange et étranger durant ses rêves tout au long de sa vie. Ici, on trouve d'avantage de concret même si l'histoire garde un petit côté brumeux. Mais le final, funeste rend un aspect fatalement crédible à cette nouvelle.

VI/ La malédiction de Sarnath 4/10

Encore une nouvelle très courte de l'auteur qui narre la vie et la disparition de la ville merveilleuse de Sarnath, sorte de Babylone féerique. Une histoire somme toute assez ennuyeuse où une ville disparait après mille ans d'existence par la ''main" du peuple monstrueux qu'ils croyaient avoir détruit. Reste le côté féerique de la cité, joliement décrit par l'auteur, chose à laquelle il ne nous a pas trop habitué.

VII/ La tombe 5/10

Cette nouvelle traitant à la fois de la folie et de ce qui semble être une certaine conscience de sa réincarnation ne fassine jamais vraiment. Peut-être l'histoire va-t-elle ici trop droit au but malgré l'écriture soignée et riche en détail propre à l'auteur. On dira poliement que pour un double sujet tel que celui présent ici, vingt ou trente pages de plus n'aurait pas été du luxe.

VIII/ Prisonnier du pharaon 7/10

Après plusieurs nouvelles (trop) courtes, il est temps de fermer ce livre sur cette nouvelle légérement plus longue. Et d'avantage horrifique. Le retour à une histoire plus proche de ce qu'on connait de l'auteur détonne presque dans ce reccueil. On retrouve donc ce style propre à l'auteur avec une horreur chtonienne, indescriptible même et un homme menaçant de sombrer dans la folie face à ces événements. Sauf que dans la présente nouvelle, pas de Chtulhu, de Dagon ou autres monstres lovecraftiens mais plutôt une version horrifique de la mythologie égyptienne. Le résultat est franchement satisfaisant même si l'utilisation de cette mythologie semble montrer que Lovecraft ait cédé à l'egyptomania qui faisait rage durant ces années-là.