Les Bébés de la consigne automatique par Linio
Bon, bon bon, étant un des rares à n'avoir apparemment pas apprécié ce livre, je me dis qu'une critique "négative" un peu plus développée que "nul, nul, nul" serait de bon aloi, histoire d'avoir les deux côtés de la médaille.
Dans ce livre Murakami cherche à nous plonger dans l'horreur, une horreur qu'il veut réaliste, même si apparemment légèrement "futuriste" dans un Japon sombre et punk.
Murakami dépeint donc la vie de ces deux orphelins, et leur plongée progressive dans la noirceur de ces bas fonds japonais.
Bon, soit.
Malheureusement, selon moi toute la portée que pourrait avoir le livre se situe sur la capacité de Murakami à nous emmener dans cette noirceur, de nous faire croire du réalisme de celle-ci.
Pour moi c'était totalement, mais alors totalement raté. Il s'opère lorsque l'on lit un phénomène que l'on appelle "la suspension consentie de l'incrédulité", où une mécanique selon laquelle nous petits lecteurs, nous faisons la démarche inconsciente de mettre de côté nos convictions et nos doutes quant à une situation fictive pour admettre qu'elle est effectivement réaliste.
Seulement voilà, un quartier de Tokyo condamnés parce qu'arrosés d'une substance chimique un peu mystérieuse qui rend les gens fous, gardé par des policiers qui carbonisent les gens à coup de lance-flammes, ça n'est simplement pas réaliste, c'est juste burlesque, à partir de là, l'histoire semble cousue de fil blanc. Murakami a beau enchaîner les situations horribles, les unes aux autres, tout le bouquin sonne creux, et finalement plus il en fait et moins la crédibilité de l'ensemble est cohérente.
Alors voilà, je n'ai probablement rien compris à ce que l'auteur a réellement voulu faire, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le comparer à un ouvrage comme "American Psycho" de Bret Easton Ellis où là en revanche tout le livre est d'une réalité telle que l'horreur résonne réellement à travers tout le roman.
Ou encore si l'on voulait partir dans l'anti-utopie et dans l'anticipation, pas mal de bouquins de King.