Les Bienveillantes par AlizéeCogez
La bienveillance, c'est exactement le contraire de ce que vous trouverez dans ce livre. De la méprisance, des gens bien-pensants, persuadés de détenir la verité et le poids de ces années sous surveillance constante, voilà ce que l'auteur réussit si bien à dégager de son écriture fluide et cynique. Il peint le portrait d'une époque, et d'un homme qui laisse sa vie sombrer dans l'atrocité sans lever le sourcil, un homme bourré de névroses, d'excuses à deux balles pour sa conduite dépravée, avec un léger penchant psychopathe voulu par Littel.
Et quelle atrocité. Après les premières pages, une macabre fascination emporte le lecteur, et s'il a le courage de venir à bout des 900 pages, jamais plus il ne pourra oublier ce qu'il a lu. Plus choquant que n'importe quel récit, ou film réel, cette fiction ancre la seconde guerre mondiale comme un traumatisme personnel dans notre inconscient collectif.