A l'ouverture de ce livre, on se dit que ça va être long et douloureux. Un peu comme si on était aller prendre le café chez une vieille tante et qu'elle s'était mis en tête d'exhumer l'album de famille.
La vieille tante fut féministe mais elle s'avère un peu réac, elle a peur de la mort et du changement. Bref on entend sa grande peur de la mort...
Et puis, passé les 100 premières pages, le miracle opère ! Le livre, qu'on s'etait promis de fermer au premier tier vu l'ennui qu'il suscitait, nous pousse a mieux écouter cette vieille tante.
On se prend au récit de la vieille tante et on comprend ce qu'elle veut nous conter. Le radotage autour de l'histoire de famille nous fait le récit de la vie de nos aïeux. Nous décrit leur présent, ce tout petit trou de serrure par lequel ils contemplent l'histoire en train de s'écrire.
Ce livre excellement bien écrit au demeurant porte bien plus que la simple saga d'une famille, ou l'histoire d'une époque.
Du coup, je me retrouve a mieux comprendre mes ancêtres, ce qu'ils ont vécu ce qu'ils m'ont donné.
Il faut s'habituer aux sauts dans le temps et au passage impromptu d'un personnage à l'autre. En effet, peut-être pour faire sentir le temps qui défile le roman n'a aucune structure. Et puis si vous n'avez pas de grande famille à la bourgeois l'effort demandé sera encore plus grand. Vous ne disposez probablement pas de la plasticité généalogique qui permet a ceux, de la troisième génération d'une fratrie de dix, d'accepter que des neveux puissent être plus vieux que leus oncles ou tantes et qui savent depuis tout petit ce qu'est un cousin issu de germain parce qu'ils en ont des dizaines.
Au final un roman plein de sagesse mais parfois un peu moralisateur. Une écriture exeptionnelle qui malgré des longueurs et un fouilli reussit le miracle de ne pas perdre le lecteur au milieu de ce foisonnement de souvenirs apparaissant comme sortis d'un boîte longtemps oublié.