Les histoires de famille sont un sujet littéraire qui traverse les siècles. Les Rongon-Macquart ont tenu en haleine beaucoup de lecteurs et lectrices et sont surtout un immense témoignage de l’Histoire du XIXeme siècle. Récompensé par le prix Historia du roman historique « Les Bourgeois » n’a pas la même prétention, mais mêle à sa façon également Histoire et histoires.
Histoires d’une famille de droite conservatrice et catholique, on se perd parfois dans les multiples arbres généalogiques et on s’ennuie souvent des passages d’une époque à l’autre, d’un personnage à l’autre et d’une vision assez traditionnelle de l’Histoire avec un grand H. Une version romancée d’un manuel de lycée, dont le personnage Henri serait l’éditeur.
Néanmoins, en tant que lectrice ayant grandi dans une famille de gauche, ce livre m’a tout de même ouvert sur la vision que peuvent avoir les gens de droite, les bourgeois sur la société contemporaine. L’union libre, le pacifisme, le divorce, l’avortement, le mariage pour tous, mai 68, les grandes guerres, les grands sujets du XXeme siècles sont survolés à travers un regard clairement de droite, une complaisance pour la haute bourgeoisie, celle qui ne sait pas d’où l’argent vient et qui exerce des métiers nobles et admirables comme la narratrice aime souvent le rappeler.
Un peu agaçants parfois ces Bourgeois, pas très attachants, mais intéressants.