La vaine volonté de contrer le destin.
Bien des années après sa dernière parution, le prince des ruines renaît de ses cendres sous la plume de M. Moorcock en duo avec un auteur français, Fabrice Colin.
Cette collaboration qui reprend un héros devenu légendaire présentait bien des risques. Celui de faire des redites, entre autres. Le résultat est tout à fait plaisant.
On retrouve l'albinos souffrant comme jamais car il s'est fait une promesse, celle de ne plus faire usage de la lame qui compense son énergie défaillante. Un voyage dans une contrée sauvage peuplée de barbares doit apporter un remède souverain. Ce sera forcément un peu plus compliqué que prévu.
Après un départ un peu lent, l'intrigue saisit le lecteur et l'emporte dans le tourbillon de ces chercheurs d'illusions. On retrouve notre héros tel qu'il était à ses débuts. Faible. Tourmenté. Mais déterminé. Tristelune le fidèle ami est là. Des melnibonéens aussi, ce qui ajoute un vrai plus quelque peu mystérieux à cette histoire. J'y retrouve aussi l’influence d'Howard car les sauvages m'évoquent vraiment les Pictes dans Conan. La forme de magie qui est matérialisée dans la dernière partie également.
Les habitués de l'auteur pourront peut-être un peu regretter le manque de questionnements existentiels propres à Moorcock. Les principaux éléments qui font ce héros sont cependant présents. La carte des jeunes royaumes placée en début d'ouvrage est vraiment la bienvenue.
C'est pour découvrir une histoire classique mais solidement construite que les deux auteurs nous invitent à voyager entre les pages de cet ouvrage.
Un plaisant voyage en vérité.