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Après deux premiers tomes composés de nouvelles - l'un avec le dr Calvin en fil conducteur des différentes intrigues et l'autre sans réelle continuité - Asimov poursuit son cycle des robots en optant pour une nouvelle approche; celle du roman policier. On y suit l'enquêteur Elijah Baley qui est chargé d'élucider un meurtre et qui se verra accompagné dans sa mission par un robot nommé Daneel Olivaw. De prime abord cette histoire semble conventionnelle - selon les standards Asimoviens - et bien qu'il soit difficile de rejeter cette assertion, force est d'admettre que l'univers dépeint tend à lui donner une vraie épaisseur.


Rapidement le décor est planté; les humains vivent dans des villes souterraines régies par un système normatif rigide basé sur les récompenses et les grades incitant à la jalousie et au paraître en société. Ce qui les caractérise, c'est leur profonde aversion pour les robots et leur volonté de se démarquer de leurs hautains voisins Spatiens; de lointains cousins technophiles partis coloniser l'espace infini il y a de cela bien longtemps. Les relations sont donc tendues entre les deux civilisations et ce n'est pas l'assassinat d'un Spatien qui risque d'inverser la tendance car tout porte à croire que c'est l'oeuvre d'un Terrien puisque les lois de la robotique disculpent les machines...


C'est dans ce contexte couvant un incident diplomatique que Baley se voit attribué un partenaire hors norme ; un robot tellement perfectionné qu'il arrive sans mal à donner le change et à se faire passer pour un être humain tout ce qu'il y a de plus normal, l'intelligence artificielle mécanique et efficiente en plus. Concrètement il pourrait être assimilé à un Nexus 5 échappé de Blade Runner. Et quitte à aborder le cinéma, autant citer tout de suite i.Robot dont la forme et le fond ont été fortement inspirés par ce 3e tome du cycle des Robots.


En effet, à travers les Cavernes d'acier Asimov poursuit son questionnement sur la nature des Hommes dans le but de nous amener à nous interroger sur la condition des robots et sur ce qui peut les distinguer des êtres de chair et de sang. Car au fond, si les robots ont été créés à l'image des Hommes, pourquoi seraient-ils foncièrement et indéfectiblement bons quand leur modèle ne l'est pas nécessairement ? Si cette réflexion peut intriguer le lecteur - et c'est généralement le cas de celui qui aime lire Asimov - elle n'a pourtant pas sa place dans l'univers mis en branle par l'auteur.


Non, ici les mentalités sont plus terre à terre - normal pour des Terriens me direz vous - et c'est bien une atmosphère lourde de préjugés et imprégnée de racisme qui habite les hommes. Et les états d'âme de Baley à l'égard de son partenaire ne font pas exception au clivage social. Pourtant c'est bien au contact de Daneel qu'il va peu à peu réviser son jugement et nous distiller ses réflexions sur l'acceptation et l'ouverture aux autres. Aux étrangers. Et compte tenu de notre quotidien - qui n'a malheureusement rien d'une fiction, et qui a fortiori est dépourvu de robots, de tapis roulants faisant office d'autoroute ou encore de vaisseaux spatiaux - force est de constater que le propos est tristement d'actualité...


Cependant tout n'est pas parfaitement huilé dans ce roman, à commencer par une intrigue qui avance à coups de révélations donnant l'impression d'être forcées puisque chaque chapitre - au titre aguicheur - se conclura par un twist débloquant l'enquête...et ce jusqu'à un dénouement bien trop vite expédié. Un peu frustrant, d'autant plus que l'univers est accrocheur avec ses humains sclérosés par la paranoïa, sa société déchirée par la jalousie, ses moyens de transport originalement dépaysants et ses robots toujours aussi fascinants. Mais à l'instar des nouvelles, il faut se faire à l'idée qu Asimov nous livre son Imaginaire par dose homéopathie et qu'il a assurément encore beaucoup de choses à offrir aux fans de Science-fiction qui ne demandent que ça !

Créée

le 22 nov. 2016

Critique lue 951 fois

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MarlBourreau

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