Une des forces de Les Cerfs-volants de Kaboul réside dans l'intensité qu'apportent tous les personnages de par leur physique et surtout leur personnalité. C'est la construction faite par Hosseini qui est efficace et humaine, il dresse grâce à des descriptions précises le portrait intense des personnages qui sont projetés au cœur de l'histoire. Dès lors l'intensité est accentuée par les relations qu'ils entretiennent, l'intrigue repose même sur le lien qui unit Amir et Hassan. Egalement les portraits sont changeants et celui d'Amir est majeur pour l'intrigue, car celle-ci dépend souvent des choix éthiques, philosophiques, religieux... que fait Amir au quotidien. Julien Bisson (Lire) le caractérise de manière idéale : " Intensité dramatique de cette histoire de culpabilité et de rédemption ". Au passage le portrait de Baba est peint avec talent par l'auteur, entre l'Afghanistan et les USA, entre le pachtoune important et l'émigré malade.
L'oeuvre est bouleversante globalement, et régulièrement aux fins de chapitres où l'auteur place des chutes chargées en émotions qui procurent larmes et autres rage quit.
Autrement, on découvre l'Afghanistan des années 70, ces mœurs et coutumes, les relations maîtres/serfs, les relations pachtouns/hazaras, la monarchie, les talibans, le mariage, les loisirs... c'est culturellement très intéressant.
Enfin l'oeuvre est dédiée aux enfants afghans, la plupart ont subi les atrocités des talibans : " Si les enfants sont nombreux en Afghanistan, l'enfance, elle, y est quasi inexistante. ". Hosseini mène remarquablement pour son premier roman, une analyse de l'histoire et de la culture afghane à travers un bijou tragique comme le souligne Julien Bisson. Il me tarde maintenant de lire Mille soleils splendides, oeuvre que Hosseini dédie aux femmes afghanes.