Tout d'abord, nous sommes dans les années 2500 et quelques, ce qui laisse supposer que l'histoire se déroule dans un futur éloigné où l'humanité a colonisé les astres voisins de notre planète et a réussi ses premiers voyages interstellaires. Hors, il n'en n'est rien. L'écrivaine, Émilie Querbalec, lors d'une entrevue, dit avoir situé le roman dans un présent parallèle . L'année 2563, là où débute l'histoire, est donc celle du calendrier bouddhique et cela tendrait un peu à déstabiliser des lecteurs.
Les Chants De Nüying propose un récit en trois parties d'un long voyage de presque trente années vers une planète polaire qu'une sonde, lancée bien encore des décennies avant, survole, observe et a envoyé d'étranges chants, captés depuis ce monde lointain et rappelant ceux de nos grands cétacés des océans terrestres. Ces chants sont la raison pour Brume, bioacousticienne, d'embarquer à bord d'un vaisseau-monde dirigé par un milliardaire, Jonathan Wei, un équivalent d'Elon Musk et autre personnage principal du livre devenant un cobaye volontaire d'une technologie controversée qui consiste à se réincarner numériquement.
Divisée en trois parties, avec les préparatifs au voyage depuis le sol et l'orbite lunaire, le très long voyage même où se créent des dissensions d'éthiques et politico-religieuses à bord du vaste vaisseau et enfin, l'arrivée sur la planète convoitée, c'est dans cette dernière que le livre captive le mieux, vers un épilogue aussi fascinant que terrifiant, pouvant faire se questionner l'humain quant à son adaptabilité dans un environnement exoplanétaire qui lui est nocif.
Un livre qui, de façon progressive, devient assez prenant dans sa dernière partie.