Dernier roman de Durian Sukegawa, Les chats de Shinjuku promettait d'être un nouveau bon moment de lecture. Il suffit de s'être plongé dans ses précédentes oeuvres pour reconnaître sa plume légère, fluide et entraînante. Hélas, l'auteur ne réussit pas cette fois-ci à convaincre.
L'intrigue de départ n'est pas particulièrement réjouissante. Un jeune rédacteur fréquente un bar de Golden Gai, à Shinjuku, où les habitués font des paris sur les chats. La trame évolue très rapidement sur Yume, qui se tient en cuisine, ses chats et sa relation avec le narrateur. Le récit avance lentement, sans véritable profondeur, les personnages secondaires, qui auraient pu être mieux développés, ne sont pas tellement nourris. Plus embêtant, les personnages principaux, Yama et Yume, sont insipides et pas tellement ancrés dans la réalité. Difficile d'accrocher donc, lorsque l'intrigue peine à décoller et souffre de la pauvreté du fond. Peut-être dans l'optique d'apporter un peu de fraîcheur, Durian Sukegawa s'essaye à des originalités stylistiques - passages théâtralisés, poèmes - qui ne fonctionnent pas.
Dommage, connaissant l'auteur. Seule sa plume, toujours délicate et savoureuse, sauve un tant soit peu ce roman.