Après un divorce, une rupture avec sa maîtresse et une tentative de suicide, l'écrivain Dale Stewart décide de couper tous les ponts et de retrouver ses racines. Il retourne sur les lieux de son enfance et loue la maison où son ami Duane est mort lors de sa onzième année, quarante ans plus tôt.
C'est le premier roman de Dan Simmons que je lis, et c'est très étonnant que cela soit celui-ci parce que l'auteur est plutôt réputé pour ses romans de science-fiction, genre littéraire dont je suis particulièrement friand. Mais les hasards de la vie sont ainsi faits, c'est sur ce roman que je suis tombé en musardant chez un bouquiniste, c'est donc ce roman que j'ai choisi pour découvrir l'auteur.
Loin des étoiles du space-opera, Les Chiens de l'hiver nous entraine sur le terrain de l'épouvante, avec une histoire de fantômes particulièrement efficace. D'entrée de jeu, on est dans l'ambiance car le narrateur est Duane, l'ami décédé du personnage principal.
Comme ce n'est pas son histoire que raconte Duane, le récit est essentiellement à la troisième personne, et on finirait presque par l'oublier, si la première personne ne réapparaissait pas ponctuellement, comme une piqûre de rappel. Ce choix narratif subtil est d'autant plus malin qu'il n'est pas gratuit, loin de là.
L'écriture de Dan Simmons est sobre, mais ne manque pas de style. Dale Stewart étant également professeur de littérature anglaise, de nombreuses références littéraires sont distillées dans le récit, mais elles servent l'histoire et ne l'alourdissent pas. J'ai trouvé qu'en matière de rythme, ce roman était un modèle du genre. Il y a une réelle montée en tension, lente et régulière, de l'intrigue.
Il y a aussi tout un jeu sur les apparences : rêves, réalité, hallucinations, mystifications, souvenirs, fantasmes... Je me suis senti aussi perdu que le héros, et c'est un sentiment tout à fait plaisant dans ce genre de récit. Mes nerfs ont été soumis à rude épreuve plus d'une fois.
Je finirais bien par lire le cycle d'Hypérion, et Ilium et Olympos un de ces jours. J'aime trop la science-fiction et ces romans ont trop bonne réputation pour que je passe éternellement à côté, mais je remercie le hasard de m'avoir fait dénicher Les Chiens de l'hiver, car c'était une excellente surprise.