Wallander entre deux eaux
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Au cœur de l’hiver de la Baltique, un canon pneumatique avec à son bord deux cadavres s’échoue sur la côte méridionale de la Suède. Kurt Wallander, le commissaire solitaire qui ne dédaigne pas son petit verre de whisky est chargé de l’enquête.
La Lettonie est rapidement identifiée comme point de départ du canot. Un policier balte ne tarde pas à arriver sur le sol suédois afin de prêter main forte à un Wallander déboussolé. L’enquête est rapidement bâclée et le flic letton repart chez lui avec l’ensemble du dossier sous le bras. Le commissariat de Ystad peut enfin souffler : à défaut d’avoir résolu l’énigme, il s’en est débarrassé. C’est toujours ça de gagné !
Seulement, le boomerang revient plus rapidement que prévu : le policier letton a été assassiné dès son retour sur le sol de son pays. Wallander va reprendre du service et partir à son tour à Riga, là où se trouvent les réponses…
Cette seconde enquête du commissaire Wallander est bien plus passionnante que la première (Meurtriers sans Visage). Ce n’est pas un crime crapuleux, sordide, sanglant. Ici, les deux corps ne sont que le point de départ d’une enquête internationale prenant source dans l’ancien bloc soviétique, le prétexte à une visite d’un pays en pleine mutation politique et sociétale. Wallander est perdu. Il est largué et ne comprend rien à cette enquête. Les us et coutumes lettones lui sont inaccessibles. Le climat délétère de la dictature vieillissante déteint rapidement sur son moral. Il devient paranoïaque, se sent surveillé, épié. Il a en permanence le sentiment d’être le dindon de la farce. Et il n’aime pas cela. Si ça ne tenait qu’à lui, il planterait tout et rentrerait à l’ouest. Ce côté-ci du rideau de fer ne lui convient guère. Qu’ils se débrouillent avec leurs problèmes après tout !
Seulement voilà, on ne se refait pas. Il aimerait tout de même avoir le fin mot de l’histoire. Et le célibataire que sa femme a quitté n’est pas insensible aux charmes de la veuve du policier assassiné…
Une enquête fort intéressante, sans temps mort, avec un arrière-goût de contre-espionnage. Le KGB veille dans l’ombre. Wallander se débat dans un monde qu’il ne connait pas. Mais il fait tout de même bonne figure. Et en payant de sa personne, il parvient tout de même à progresser. L’enquête est plus linéaire que dans « Meurtriers sans Visage ». La solution vient de plus loin, est moins parachutée. Plus crédible. Un roman mieux maitrisé, un scénario mieux ficelé que dans le premier opus.
Et un commissaire Wallander que j’apprends peu à peu à connaître et à apprécier. Un policier que je ne compare déjà plus à son homologue islandais (Erlendur) et que j’apprécie maintenant pour lui-même.
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Créée
le 27 mai 2015
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