Les chiots, ce sont ces jeunes gens fringants et tapageurs qui étudient au collège Champagnat dans la banlieue de Lima. Nous sommes au Pérou dans les années 50, et un petit nouveau – Cuéllar – vient d’arriver. Il est bûcheur et ne tarde pas à s’imposer comme le meilleur dans toutes les matières. Mais il n’est pas hautain pour autant. Pas un premier de la classe que ses camarades rejettent et aiment martyriser. Au contraire : il se montre tout de suite bon camarade.
Un gamin promis à un bel avenir. Du moins jusqu’à l’accident. Alors que la bande de copains est sous douche après un entrainement sur le terrain de foot, le molosse irascible qui ne cesse de leur aboyer dessus jour après jour s’échappe de sa cage et s’introduit dans le vestiaire. C’est un carnage : Cuéllar est blessé, l’animal lui ayant arraché tout ou partie de son appendice masculin. Dès lors surnommé Petit-Zizi, Cuéllar peine à se reconstruire. L’adolescence et l’entrée dans l’âge adulte lui sont particulièrement pénibles : développant un profond complexe d’infériorité, il éprouve une peur panique envers les filles et le flirt. Quelle sera la réaction de mademoiselle lorsqu’elle découvrira son infirmité ?
Cuéllar devenu un homme bien bâti, sombre peu à peu dans la dépression et la folie, la gente féminine lui étant à la fois indispensable et source de terreur. Le lecteur assiste alors à une descente aux enfers qui menace de fort mal finir.
On a coutume de dire que ce n’est pas la taille qui compte. Mario Vargas Llosa ne semble pas convaincu. Ce petit bout de chair qui préoccupe tant une bonne moitié de la population mondiale est ici au cœur du récit. L’auteur en a fait son point de départ pour écrire un roman – court mais intense – sur la société péruvienne du milieu du XXe siècle. Une société dans laquelle les apparences sont tout, dans laquelle les femmes doivent belles et les hommes vifs et courageux.
Un texte très bien écrit dans lequel les dialogues sont étroitement imbriqués à la narration. Un récit intéressant qui aurait aisément pu être placer à une époque plus moderne et sur un autre continent.
BibliOrnitho
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le 31 janv. 2014

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