Les Chutes
7.8
Les Chutes

livre de Joyce Carol Oates (2004)

Bon, je ne vais pas commencer un énième billet en disant que j'aime beaucoup Joyce Carol Oates, si ? Est-ce RÉELLEMENT nécessaire ? Je parle suffisamment d'elle par ici pour que les gens qui me suivent sachent ce que je pense d'elle. Pour les autres, en bas de ce billet il y a écrit « Joyce Carol Oates », cliquez dessus et la lumière sera.

Par contre, j'ai très envie de profiter de ce billet pour parler du « nouveau format révolutionnaire » Point2. Parce que, quand même, ça représente un sacré changement pour le lecteur. Comme toujours il y a des avis pour et des avis contre, et comme toujours je me préoccuperai uniquement de mon avis, puisque je ne suis pas journaliste et que je n'ai donc aucune obligation ou éthique de la neutralité. Niark niark niark. Bon, cela dit, mon avis est très partagé. J'ai envie de le trouver génial pour faire la nique à tous ces apôtres de l'apocalypse qui hurlent à la trahison du livre et en même temps je n'ai pas envie de l'aimer parce que j'ai la sensation que c'est un produit marketing et marketé*. Pas toujours simple d'être une em****euse...

Les pour, d'abord. C'est tout petit ! Ça tient dans la main, ça ne pèse rien, c'est tout joli et tout mignon et, franchement, c'est agréable. On ne le sent pas dans le sac à main et pour quelqu'un qui voyage autant que moi c'est très appréciable. La taille de caractères est idéale pour moi, ni trop grande ni trop petite. Le changement de pagination est de plus très flatteur : « wow j'ai lu mille pages en deux jours! » (oui bon alors chez Pointspasdeux il ne fait que 550 pages hein). On s'habitue assez facilement à l'orientation du texte qui ne paraît pas illogique, même si on se retrouve généralement en train de prendre machinalement le livre dans le sens de lecture « classique ». Le pari du changement de format me paraît donc gagné.

Je trouve un peu plus d'arguments contre, cependant. Le premier, et pas des moindres, est le prix. Cinq euros entre le poche normal et celui-ci. Je sais bien que la différence entre les deux prix vient du brevet et de l'amortissement des machines spéciales nécessaires à l'imprimeur pour gérer ce format, mais dans un contexte où les lecteurs estiment généralement que les livres sont des produits chers, quasiment des produits de luxe pour certains, lancer un produit à plus de 10€ me semble un peu risqué... La fabrication est d'ailleurs superbe, papier collé sur tissu, la reliure est robuste. Mais le papier bible est réellement trop fin : on voit à travers ! Et on est parfois dérangé par les caractères de la page précédente ou suivante qui se sur-impriment sur ce que l'on est en train de lire. De plus, ça complique la tâche de tourner les pages, puisqu'elles ont tendance à se tourner naturellement par deux ou par trois ... Le dernier reproche que je ferais, c'est l'orientation éditoriale de la collection : uniquement des rééditions. Je ne sais pas si c'est pour l'instant, si ça va changer, mais pour l'instant j'ai quasiment déjà tout lu ...

En bref, je reste mitigée sur ce format. Même si à l'écrit je vois plus de négatif que de positif, pour moi le changement de format est très intéressant, même si je suis un peu sceptique sur l'argument qui dit que la lecture se fait « comme sur un smartphone », peut-être parce que je me fiche que mon livre se lise différemment que mon smartphone. Les avantages de portabilité et de poids sont pour moi très importants. J'aurais tendance à dire donc OUI, et le seul reproche bloquant que j'ai reste le prix. S'il baisse, je pense que je pourrais devenir une adepte de cette petite collection.

Pour récompenser les quelques fous qui sont allées jusqu'au bout de ce texte imbitable, je vais enfin parler un peu du roman en lui-même que, oh surprise, j'ai beaucoup aimé. C'est une espèce de roman choral avant l'heure, où l'on voit une même histoire vue par les yeux de six personnages. Je dis « une même » et pas « la même » puisque les évènements racontés sont différents, dans la continuité les uns des autres mais revenant rarement sur une période déjà décrite par ailleurs. La « Veuve Blanche des Chutes », ses deux maris, ses trois enfants, tous ces personnages plus ou moins tragiques s'entremêlent dans un récit très structuré où l'on ne se perd jamais, et dans lequel on plonge avec un plaisir renouvelé. Je ne vais pas vous reconseiller pour la douzième fois de lire du Oates, si vous étiez gentils vous l'auriez fait depuis mes précédents billets, donc faites comme vous le sentez. Mais si vous en lisez, je serais vraiment heureuse que vous me donniez votre avis sur votre lecture !

* Oui c'est moche mais la figure de style est jolie, elle
Ninaintherain
8
Écrit par

Créée

le 26 mars 2012

Critique lue 279 fois

1 j'aime

1 commentaire

Critique lue 279 fois

1
1

D'autres avis sur Les Chutes

Les Chutes
BibliOrnitho
10

Critique de Les Chutes par BibliOrnitho

Je ne sais par où débuter pour décrire ce livre. Joyce Carol Oates y aborde beaucoup de choses : amour, trahison, développement d'une région (sa région natale) touristiquement et économiquement,...

le 19 juin 2012

6 j'aime

Les Chutes
MumCris
9

Très bien, merci...

C'est mon deuxième de Joyce, on ne se connait pas beaucoup, on n'est pas encore intimes mais ça pourrait le devenir. Comme dans le premier livre que j'ai découvert de Joyce, "Maudits", je ne voyais...

le 28 août 2017

5 j'aime

1

Les Chutes
RaphaelleB
8

Critique de Les Chutes par RaphaelleB

"Les chutes" pourrait faire allusion autant aux Chutes du Niagara, à coté desquelles l'histoire se passe, leur côté maléfique, loin de la carte postale ; autant à la vie d'Ariah et Dirk. Elle se dit...

le 18 août 2010

2 j'aime

2

Du même critique

Au bonheur des dames
Ninaintherain
10

Critique de Au bonheur des dames par Nina in the rain

Bon, bien entendu, la Crevette se met à couiner qu'elle a été traumatisée enfant, qu'elle ne peut pas supporter Zola (ou de manière générale la littérature du XIXème siècle, ce qu'on s'accordera à...

le 10 juil. 2012

27 j'aime

7

L'Éternel
Ninaintherain
1

Critique de L'Éternel par Nina in the rain

La première fois que j’ai rencontré Joann Sfar, c’était en 2002. 2002. Onze ans d’histoire entre lui et moi, et je devrais dire que ce ne furent pas réellement onze ans d’amour fou. A l’époque déjà,...

le 6 mai 2013

19 j'aime

L'Art de la joie
Ninaintherain
9

Critique de L'Art de la joie par Nina in the rain

Ce petit pavé-là, ça fait un bout de temps qu'on m'en parle. La première je crois que ça a été Isabelle A., de la librairie du Bon Marché. Elle le mettait en permanence sur table et me disait...

le 27 mars 2012

19 j'aime