Présentation Les cicatrices de la nuit d’Alexandre Galien
Il court, il court pour tenter d’empêcher un meurtre. Arrivera-t-il à temps ? Laissera-t-il vivre l’assassin ou le tuera-t-il ce qui fera que sa carrière sera entachée d’un meurtre ?
Philippe est policier. Il a la cinquantaine. Il travaillait toutes les nuits à Paris. Mais, à sa demande, il intègre un autre service où il aura une nouvelle équipe et faire ses preuves.
Avis Les cicatrices de la nuit d’Alexandre Galien
Lorsque je suis allée au Festival du Livre de Marseille, début décembre, c’était pour rencontrer mes auteurs favoris. En lisant le programme, Alexandre Galien était annoncé. Ce qui m’a plu a surtout été, moi amatrice de policiers, est le fait que son roman a été primé Prix du Quai des Orfèvres 2020. Ce prix est un gage de qualité. Après avoir tourné et attendu, j’ai pu rencontrer Alexandre Galien avec qui j’ai discuté un peu. Il m’en a dit un peu plus sur lui et son roman. Dédicace faite, quelques semaines plus tard, je me plonge dans Les cicatrices de la nuit.
Ce roman est le policier classique français par excellence. Le 36 Quai des Orfèvres n’est plus, il a déménagé mais toujours au 36. Les vieux de la vieille côtoient les plus jeunes. Philippe a passé pratiquement toute sa carrière de policier à arpenter les rues de Paris, mais surtout la nuit. Il a changé d’affectation pour plaire à sa compagne Elodie qui souhaite le voir plus souvent et avoir un enfant. Philippe est donc un bleu lorsqu’il intègre cette nouvelle équipe. Malgré son grade, il sait qu’il a tout à apprendre, à réapprendre. Et pas question de guéguerre interne. Il sait manager ses hommes et femmes et les mettra en avant lorsqu’il le faudra. Mais qu’est-ce que Philippe a à cacher, comme tous ceux qu’il côtoie dans son équipe ?
Philippe est vite plongé dans l’horreur avec le cadavre de cette jeune fille atrocement mutilée. Et cette jeune fille, il la connaît, elle faisait partie de ses indics lorsqu’il s’occupait des nuits parisiennes. Un premier cadavre, puis deux. Il faut arrêter celui qui comment ces crimes avant qu’il ne devienne un serial killer.
Avec son équipe, il va avancer dans son enquête, se tromper, mais aussi collaborer avec d’autres services pour enfin arriver à connaître cet homme qui tue des femmes. Surtout que pour la future dernière victime, j’ai su pratiquement dès le départ qui elle serait.
Le métier de policier n’est pas facile, dans n’importe quel service. Philippe en est la preuve. Heures de nuit pour échapper à sa propre vie, fatigue continuelle pour traquer un meurtrier car le temps presse, même si les instances supérieures peuvent aider. Alexandre Galien nous décrit toutes ces nouvelles techniques qui permettent aux enquêteurs d’avancer mais c’est un véritable travail de fourmi pour tout recouper, comme les écoutes téléphoniques, les ordinateurs et autres, savoir où peut borner un téléphone. Mais l’humain est bien là, également, surtout lors d’un interrogatoire. Avec l’expérience mais aussi le relationnel, le policier sait à qui il a affaire. Et surtout, il apprend. Car que ce soit il y a 20, 30 ans ou maintenant, un suspect peut toujours prendre le dessus. Et est-ce qu’il va le prendre dans ce cas-là même après son arrestation, même après son procès ? Comment peut-on vivre après la mort d’un être cher, tué par les mains de quelqu’un qui semble exercer une vengeance, qui n’aura de cesse de revenir hanter jours et nuits ?
On en apprend beaucoup sur ce qui se passe lors de ces nuits parisiennes avec sa prostitution, surtout de jeunes filles qui veulent faire ça un temps pour payer leurs études ou les objets dernier cri. Mais sont-elles en danger face à ce beau monde qui recherche le plaisir, bien souvent cruel ? Réseau de prostitution qui vient également d’autres pays. Un monde également d’indics qui renseigne la police pour ne pas avoir à être arrêté. Des policiers qui peuvent avoir leurs entrées partout ou pas .et qui doivent faire en sorte que rien ne se passe de grave à Paris ou dans d’autres villes de province
Une enquête bien menée, qui ne souffre d’aucun temps mort avec le jargon policier bien expliqué en notes de bas de page. Le suspense est mis dès le départ entre cette urgence et ce secret qu’il doit avouer à sa femme. Les chapitres et les phrases sont très courts, donc percutants et bien ficelés. Tous les personnages sont bien décrits et le lecteur a l’impression de les connaître. Alors bravo Alexandre Galien pour ce premier roman reconnu par vos anciens pairs. Il me tarde réellement le prochain comme vous me l’avez annoncé. Un bon petit coup de coeur pour moi.
Je remercie Alexandre Galien pour les mots échangés et la dédicace. Vivement le prochain.