Les cygnes sauvages c'est l'histoire d'une dynastie de femmes chinoises. L'arrière grand-mère mariée à un ambitieux qui n'avait pas les moyens de les assouvir. La grand-mère aux pieds bandés concubine malgré elle d'un "Seigneur de la guerre" puis mariée à un médecin. La mère héritière des temps anciens qui rêvait d'une autre Chine, actrice de la victoire des communistes et mariée à un haut fonctionnaire. Et enfin la fille, Jung Chang, qui nous retranscrit depuis l'Angleterre toutes ces vies telles qu'elle se souvient, telles qu'on les lui a racontées aussi. Et son récit est effroyable !
Autant la Chine des empereurs et des mandarins laisse un goût sucré suranné car il faut bien l'avouer, cette époque est un peu comme celle sous nos propres rois. C'est joli sur grand écran mais en aucun cas on aurait aimé la vivre. Autant celle sous Mao est édifiante et terrifiante. Comment en sont-ils arrivés là ? Comment ont-ils pu se laisser emprisonner dans leur misère, leur douleur et surtout la peur... Niveler vers le bas, telle semblait être la devise du dictateur.
Par des mots simples et des phrases presque dépourvues de sentiment, l'auteur retrace les réalités des vies de sa famille sous le régime de Mao. Mao et son petit livre rouge, quasiment unique lecture autorisée. Et ça fait froid dans le dos.
La lecture est longue et quelque fois fastidieuse mais par respect pour toutes les victimes que ce régime, finalement pas si lointain, a traumatisées et parfois torturées, on se doit d'aller jusqu'à la dernière ligne. Et une fois terminé, deux pensées s'imposent : 1, quelle chance avons-nous de vivre dans un pays libre - 2, n'arrêtons jamais d'être vigilent. La bascule est si vite arrivée...