Un roman pas pleinement convainquant, malgré un sujet intéressant.
Le récit est une sorte d'uchronie, puisqu'il se déroule en 2014, sur une Terre qui s'apprête à fêter le centenaire de la paix mondiale. En effet, sur cette Terre-ci, plus de grands conflits armée depuis la fin de la guerre mondiale en 1914. Quelques conflits frontaliers de faible intensité, mais sinon, ça va.
On découvre donc une Terre calme, où toutes les communications passent par la spatiosphère, une sorte de nuage de particules qui réfléchit les ondes et permet de les relayer sur de longues distances. Pas de satellites ou d'exploration spatiale donc, l'Humanité est resté dans son berceau (pour reprendre la maxime de Tsiolkovski [merci Sid Meier])
Or, nous apprenons rapidement que cette spatiosphère est en réalité une créature vivante comparable dans son fonctionnement à une fourmilière. Vivant comme un parasite, elle assure la paix et la prospérité sur Terre dans un dessein inconnu.
Cette créature fait en sorte que l'Humanité reste dans l'ignorance de son existence, quitte pour se faire à tuer les gens qui en savent trop. Après avoir frappé durement une société de scientifiques qui travaillaient sur elle en 2007, elle semble vouloir, à l'occasion du centenaire de la paix mondiale, éliminer les derniers survivants de cette société ainsi que leurs familles.
Voilà pour le pitch.
L'idée d'un parasite extra-terrestre à l'échelle de la planète est séduisante, et même intéressante en termes de ressorts scénaristiques. Tout au long du roman, on se questionne sur l'intérêt de cette "hypercolonie" et sur ses motivations, sur ce qu'elle apporte réellement aux Hommes et sur le bien fondé de sa destruction, ainsi que sur les répercussions de cette destruction.
En effet, une bonne partie de l'intrigue est dans ce questionnement : doit-on détruire ce parasite au risque de compromettre la relative paix mondiale connue jusqu'ici ?
Or, si ce questionnement est intéressant, il est assez mal exploité (je trouve) dans le roman. On y suit en effet un groupe de personnages dont l'objectif, in fine, est de détruire l'hypercolonie, jugée comme une menace depuis qu'elle a pris l'initiative de faire tuer les personnes ayant connaissance de son existence.
Et finalement, même si la question des conséquences de cet acte est abordée de nombreuses fois, les personnages ne doutent pas vraiment de la marche à suivre. Alors même que le récit fournit matière à questionnement !
Autre point noir : le rythme du récit.
Après un début plutôt prenant et enlevé, on tombe assez rapidement dans une narration plan-plan qui fait mollement avancer le schmilblick. Le récit se focalise sur deux groupes de survivants et clairement, pendant une bonne partie du roman, l'un des deux groupes m'indifféraient totalement.
Pour moi, un roman clairement mal équilibré et laissant de côté des questionnements intéressants au détriment d'une histoire beaucoup plus banale et convenue. C'est un peu dommage.