Sur un campus, 7 tombes sont profanées pour mettre des pierres peintes en blanc qui vont former un mot. Cela est dû à 7 blancs et une femme noire, Toya.La police est appelée sur un parking de supermarché et doit arrêter un homme qui possède un carnet avec des noms de personnalités connues à Jackson.Avis Les deux visages du monde de David JoyToya est une jeune femme qui est revenue chez sa grand-mère pour préparer sa thèse. C’est une artiste depuis son enfance. Et ses oeuvres sont d’une très grande sensibilité et elles sont là pour faire passer un message. Elle a décidé de s’en prendre aux symboles de ce monde qu’elle honnit, aidée en cela par des personnes qui sont acquises à sa cause. Mais dans cette petite ville des Etats-Unis, profondément ancrée dans son passé, cela ne passe pas. Toya sera la femme à abattre, la femme qu’il faudra punir. Et ce n’est pas parce que le shérif est un ami de la famille que cela va changer quelque chose. Toya est en danger.Dans cette petite ville tout le monde se connait, tout le monde semble vivre en bonne intelligence. Beaucoup sont restés car ils ne pouvaient pas vivre loin de leurs montagnes. D’autres sont partis pour vivre leur vie car rien ne leur était offert. Beaucoup ont pu se mélanger, partager de bons moments, être amis mais sans réellement s’interroger sur ce passé qui peut ressurgir et qui peut faire mal. Se rappeler le passé et ce qui se faisait pour vivre. Quant à certaines personnes blanches, elles doivent penser par elles-mêmes et surtout ne pas se rappeler ce qui a été enseigné dans la famille. Elles doivent agir contre le racisme. Elles doivent s’en rendre compte, répondre, ne plus se taire et arrêter de faire l’autruche. C’est également ne pas pouvoir assumer ce qui gêne. Quant aux suprémacistes blancs et notamment les notables, ils se cachent mais leurs actions restent toujours présentes.Ce roman s’attarde également à développer les relations mères-filles et grand-mère et petite fille. L’auteur détaille également ce qui se passe lors de la perte d’un enfant, comment on peut réagir, entre colère, tristesse, rage, haine. La perte d’un être cher est difficile à surmonter, mais la vie doit continuer.En Amérique, les agressions contre les noirs peuvent provoquer des rébellions, des émeutes, mais aussi des prises de conscience. En définitive, ce sont toujours les mêmes qui souffrent. Deux faces de l’Amérique, deux faces du monde car ce roman a, tout de même, une portée universelle. Deux mondes qui se font face aux Etats-Unis. Celui de l’esclavage qui a été présent dans de nombreux états, pendant de nombreuses années et qui essaie de ne pas oublier, dans un devoir de mémoire. Il y a le monde des blancs qui a laissé faire, parce que c’est la tradition, c’est l’histoire familiale. Beaucoup ont souffert en silence, mais d’autres ont décidé que le devoir de mémoire devait être fait pour que personne n’oublie le traumatisme de l’esclavage. Cela a été transmis de génération en génération. Ce roman est divisé en trois parties. La première est consacrée à Toya et ses actions. La deuxième est consacrée à l’enquête suite au meurtre et à l’agression d’un policier et la troisième, ce sera la révélation. L’auteur nous offre un très beau roman, avec de très beaux personnages, tout comme le paysage. Même si cela devient une enquête policière, c’est assez psychologique au niveau des personnages. En quête de la vérité, de la découverte pour finaliser son enquête, Leah, l’enquêtrice, devra affronter la nature humaine, dans sa plus grande noirceur et ainsi évoluer personnellement. Même si c’est bien construit, instructif et intéressant à lire, je n’ai pas de coup de coeur réel.