Les dieux de Bal-Sagoth apparaît clairement comment un recueil de nouvelles hétérogènes. C'est ainsi que l'on trouve ici pêle-mêle des récits préhistoriques (lance et croc), antiques (la maison d'Arabu), médiévaux (les dieux de Bal-Sagoth), ou contemporains (le crâne vivant).
Le point commun de nombre de ces histoires demeure, comme à l'ordinaire chez Howard, cette plongée dans les abîmes de temps immémoriaux d'où émergent des résidus de civilisations disparues. Ses personnages oscillent souvent entre plusieurs mondes, luttant farouchement pour leur survie, sans guère d'espoir de lendemain.
Si le tout ne constitue pas un ensemble cohérent, que ce soit dans les thèmes, époques et qualité des écrits, il se dégage néanmoins du lot quelques pépites qui brillent joliment.
J'ai tout particulièrement apprécié le crâne vivant, récit de quelques 130 pages, mettant en scène Stephen Costigan, occidental drogué au haschisch, qui va se mettre au service d'un sombre maître qui souhaite gangrener l'occident par ses sombres aspirations. L'histoire semble se dérouler vers le début du XXème siècle.
Bien d'autres récits méritent néanmoins le détour dans le style si particulier de l'écrivain texan. On retrouve certains personnages précédemment rencontrés dans des recueils antérieurs, tel Turlogh O'Brien, déjà croisé dans Bran Mak Morn, paru chez Bragelonne.
Pour qui apprécie l'oeuvre de Howard, c'est une nouvelle pierre qui s'ajoute à l'édifice patiemment élaboré par le passionnant et passionné Patrice Louinet qui nous gratifie de son habituelle post-face.