Là encore, l'association développement personnel et fiction est hasardeuse
Dans l'Homme qui voulait être heureux, Laurent Gounelle avait utilisé son personnage principal comme un passeur de petits trucs de dévelop pement personnel.Au bout du compte, le message passait beaucoup plus clairement que dans Les dieux voyagent incognito. Ici, la densité du personnage d'Alan Greenmor face au psychiatre Dubreuil/Dubrovski prouve que l'auteur a voulu réaliser un livre plus ambitieux, donc moins accessible. Que vaut mieux donc-t-il suivre? L'histoire chaotique de ce jeune homme américain de vingt quatre ans ou la signification des épreuves ou des révélations rencontrées sur son chemin. Vous allez me dire: on peut choisir les deux.Certes. Pourtant, j'estime que Laurent Gounelle a plus d'expérience à faire partager niveau développement personnel qu'il n'est un romancier doué de style, et qui plus est, pourvoyeur d'intrigues.
L'un dans l'autre, et en toute honnêteté, j'estime que les Dieux voyagent incognito est un ouvrage qui tient la distance jusqu'à la moitié de son contenu.Quand Alan Greenmor est à la recherche de sa superbe perdue, le lecteur prend plaisir à le suivre dans ses retranchements.Quand Laurent Gounelle le rend plus fort et maître de ses affects, l'histoire est forcément moins passionnante car même dans les contes de fées les plus classiques, le happy end fanfaronique n'occupe que quelques lignes à défaut de quelques pages.
Pour finir, la vocation profonde de ce livre est donc plus de distraire que d'apprendre.Je ne saurais donc que le conseiller pour une lecture récréative que sérieuse.