Je me suis fait avoir par les phrases apposées en exergue par l'éditeur sur le bouquin même, et sur son site Internet : « La quintessence du noir dans la plus magnifique tradition américaine », « Une déflagration romanesque, un récit à mèche courte qui vous saute à la gueule », « Un récit décapant entre Gangs of New York et un roman de Dickens ! Un western à couper le souffle ! », etc. Avec des notes élevées çà et là sur le web, des critiques dithyrambiques et une maison d'édition réputée pour la qualité de ses publications, Les Dynamiteurs semblait avoir toutes les qualités requises pour faire boum-boum dans mon cœur. Je suis sorti déçu de cette lecture, au demeurant rapide et aisée, un peu pour les mêmes raisons que la précédente, également chez Gallmeister, My Absolute Darling : un usage excessif de la violence qui frôle la complaisance, et une écriture un brin paresseuse.
La première partie du roman, celle qui décrit la façon dont le narrateur Sam et les autres enfants tentent de survivre à la misère dans laquelle ils vivent, est pourtant prometteuse. Mais dès que les adultes - Goodnight le géant muet et Cole le psychopathe - rentrent dans l'histoire, ça vire vite à la boucherie. À force de pendaisons, immolations, éviscérations, gorges tranchées et crânes fracassés par une matraque/crosse/poing/talon, sans oublier bien sûr quelques jolis feux d'artifice avec la dynamite du titre, l'histoire perd vite tout intérêt. Le soi-disant côté « roman d'apprentissage » sur la perte de l'innocence et la fin de l'enfance cède le pas à une escalade de la violence inepte, que Sam du haut de ses 14 ans nous conte en égrenant quelques perles de sagesse sur le sens de la vie et la difficulté de l'amour...