Un second tome où la tension ne cesse de grandir et le récit prend enfin forme. Ce sera donc une grande histoire d'aventure, situant son action sur le bateau, suivant son cours sur la rivière, s'enfonçant dans l'inconnu pour mieux découvrir la vrai nature humaine et la haine qui habite nos cœurs, et l'amour qui l'accompagne.
L'écriture d'Hobb continue de nous faire voguer à travers ces destins brisés. Dragons et Gardiens, opprimés et difformes êtres qui doivent s'entraider pour construire un nouveau monde qui les accepte, de nouvelles règles. Leur rencontre n'est pas de tout repos, mais les dragons commencent à renouer avec l'espoir, même si tous n'arriveront pas indemne au bout de ce long périple vers l'indépendance, qu'ils soient humains ou gardiens.
Du côté plus terre à terre des humains, le sournois carré amoureux - à un sommet fantôme - continue ses ravages et meurtrit les âmes. Sa géométrie se voit clarifiée dans une scène de révélation magnifiquement écrite, Hobb touchant encore une fois au thème de l'homosexualité avec beaucoup de talent.
L'écriture prend des allures magiques également vers la fin, quand la mort s'immisce dans le groupe. Enfin, les liens entre gardiens et dragons sont reconnus par les deux parties, tandis que la convoitise humaine amplifie le drame... avec des conséquences graves qui ne tarderont probablement pas à se faire sentir.
Enfin, l'ombre d'un Mataf au bord de l'éveil plane sur le tome...