Claustrophobes s'abstenir
Parce qu'elle a foiré son précédent reportage, le patron de Jeanne lui donne une dernière chance : elle doit loger un mois dans la Maison Malestrazza, un immeuble où une dizaine de personnes ont été emmurées vivantes, dix sept ans plus tôt, par l'architecte des lieux lui-même. Elle doit s'imprégner de l'ambiance du bâtiment pour pondre un article à sensation. Un reportage en immersion, en somme...
Jeanne est un personnage très touchant car c'est une femme à la fois pleine de ressources mais également vulnérable. On découvre les lieux en même temps qu'elle : un immeuble d'apparence tout ce qu'il y a de plus banal. En apparence seulement.
Le drame commis il y a dix sept ans a laissé des traces et les habitants ont tous des histoires à raconter. Mais comment démêler le réel du fantasme dans tout ça ? Car l'assassin n'a jamais été retrouvé et de nombreuses théories courent à son sujet. Certains pensent que l'architecte s'est enfuit quand d'autres jurent l'entendre errer la nuit dans les couloirs... Est-il vivant ou bien mort ? Ce qui est bien avec un auteur aussi éclectique que Brussolo, c'est que tout est possible.
Ici, le traitement du fantastique est très subtil. Qu'on choisisse d'y croire ou d'être sceptique, le récit fonctionne tout aussi bien. C'est un point que j'ai particulièrement apprécié.
Les Emmurés est un huis clos angoissant, surprenant, au rythme savamment étudié. À lire la nuit, toute portes fermées.