Pépite !
Franklin Starlight n'a jamais vraiment connu son père, Eldon Starlight, cet homme ravagé par l'alcool. Durant seize ans, il a été élevé par le Vieil Homme et n'a rencontré son géniteur qu'une dizaine...
Par
le 24 juin 2018
4 j'aime
1
Quand Eldon appelle son fils Franklin à son chevet, il sait que ses jours sont comptés. Détruit par des années d'alcoolisme, il est rongé de l'intérieur et souhaite que son fils l'accompagne dans la montagne pour l'enterrer comme un guerrier. Pour les deux hommes qui n'ont jamais vécu ensemble, c'est aussi l'occasion d'explorer le passé. Franklin espère avoir des réponses aux questions qu'il se pose, lui qui a été élevé par un autre homme que son père et qui n'a jamais connu sa mère.
Arpentant les grands espaces dans lesquels Benjamin se meut avec aisance et harmonie, les hommes se réconcilient aussi avec leurs origines indiennes et avec "le Grand Tout".
"Jimmy disait tout le temps que nous étions un Grand Mystère. Tout. Il disait que les choses qu'ils faisaient, ces Indiens d'autrefois, c'était rien d'autre que d'apprendre à vivre avec ce mystère. Pas le résoudre, pas s'y attaquer, pas même chercher à le deviner. Juste être avec. J'crois que j'aurais aimé apprendre le secret qui permet de faire ça."
Leur identité s'est forgée au fil de leurs histoires, et si Benjamin peut ressentir de l'amertume face à ce père alcoolique, le récit des épreuves d'Eldon lui permettra de mieux comprendre qui il est et d'où il vient.
"Le vrai monde c'était un espace de liberté calme et ouvert, avant qu'il apprenne à l'appeler prévisible et reconnaissable. Pour lui, c'était oublier écoles, règles, distractions et être capable de se concentrer, d'apprendre et de voir. Dire qu'il l'aimait, c'était alors un mot qui le dépassait, mais il finit par en éprouver la sensation. C'était ouvrir les yeux sur un petit matin brumeux d'été pour voir le soleil comme une tache orange pâle au-dessus de la dentelure des arbres et avoir le goût d'une pluie imminente dans la bouche, sentir l'odeur du camp Coffee, des cordes, de la poudre et des chevaux. (...) C'était aussi la sensation de l'eau qui jaillit d'une source de montagne. Aspergée sur ton visage comme un éclair glacé. Le vieil homme lui avait fait découvrir tout cela."
Richard Wagamese peint ici un magnifique roman sur ce qu'on transmet à ses enfants, sur la force qu'on leur inculque pour faire face aux évènements marquants de la vie, et de la vérité qui se tapit en eux, prête à resurgir, intacte, pure. Un roman profondément touchant.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 10 janv. 2018
Critique lue 584 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Les Étoiles s'éteignent à l'aube
Franklin Starlight n'a jamais vraiment connu son père, Eldon Starlight, cet homme ravagé par l'alcool. Durant seize ans, il a été élevé par le Vieil Homme et n'a rencontré son géniteur qu'une dizaine...
Par
le 24 juin 2018
4 j'aime
1
« Les étoiles s’éteignent à l’aube » est un cri silencieux, hurlant la vie, la mort, le besoin profond d’être et de le savoir ! Son auteur, Richard Wagamese, connu pour sa littérature amérindienne...
le 27 août 2019
2 j'aime
Quand Eldon appelle son fils Franklin à son chevet, il sait que ses jours sont comptés. Détruit par des années d'alcoolisme, il est rongé de l'intérieur et souhaite que son fils l'accompagne dans la...
le 10 janv. 2018
2 j'aime
Du même critique
Eté 1914. Béatrice Nash rejoint le village de Rye pour exercer le métier de professeur de latin. Célibataire, indépendante, elle aspire à devenir écrivain, dérangeant les codes conservateurs de la...
le 10 janv. 2018
1 j'aime
Pietro est un enfant de la ville qui passe chaque été à la montagne. Il arpente les sentiers aux côtés de son père, un de ces êtres taiseux qui se livrent parfois au détour d'une promenade. Ses...
le 10 janv. 2018
1 j'aime
Le pêcheur Katsuro du petit village de Shimae est chargé de pêcher, choisir et apporter les carpes qui nageront dans les bassins de la ville impériale de Heiankyo. A sa mort, sa femme Miyuki décide...
le 10 janv. 2018
1 j'aime