Les Falsificateurs par aaiiaao
Plein de promesses (quoi que le thème de la falsification du réel n'est pas nouveau), ce livre pèche vraiment par l'écriture. La narration est plate et sans relief, les dialogues sonnent faux et les personnes n'ont aucune épaisseur psychologique. Ils sont chacun des archétypes caricaturaux : le zélé, le bon, le maître à penser, la naïve, l'idéaliste, le génie, la beauté glaciale... Au secours.
Bello tente de nous faire voir le monde dans lequel nous vivons sous l'aspect étrange du "on ne nous dit pas tout", on finit par le voir comme un décor de carton dans un studio Hollywoodien : Sliv au bureau, Sliv dans l'avion, Sliv écrit un bon dossier, Sliv est un bon bureaucrate pathétique qui scribouille ses délires passant comme une lettre à la poste lors des réunions du Comex. Ces personnages et cette histoire sont plus factices que le plus brillant des dossiers du CFR.
La pauvreté du style est d'autant plus dommageable que le propos est intéressant. Lire la quatrième de couverture après avoir fini le roman est une expérience intéressante : elle se suffit à elle-même. Mais à la place de l'éditeur, je n'aurai pas été assez orgueilleux pour invoquer Borges.
J'ai lutté jusqu'au bout pour connaître la finalité du CFR... Je ne la connaitrai donc jamais car autant prévenir tout de suite le lecteur : il y a une suite.