Un roman sympathique à lire mais qui ne fait que survoler le thème
Je ne suis pas habituée à lire des romans sur le terrorisme et les ONG. Ce sont des thèmes lourds et on pourrait craindre que des romans traitant de ces sujets soient fastidieux à lire. Ce n'est pas le cas ici. L'écriture est fluide, les chapitres courts, la lecture commence bien et on est pris rapidement dans l'histoire!
Oui mais voilà, ces atouts de départ s'avèrent être au fil des pages de véritables défauts. L'auteur n'exploite pas assez le sujet à mon goût et reste sur des notions assez superficielles. Aurélien Molas est un jeune auteur de 27 ans et cela se ressent dans l'exploitation des sujets de son roman. A mon sens, c'est un auteur prometteur mais qui gagnera en profondeur et en expérience en mûrissant. Il y a du potentiel...
La brièveté des chapitres qui au départ donnait du punch au roman (ahhh l'école Jean-Christophe Grangé!), lasse le lecteur au fil des pages. Comment être complètement immergé dans une histoire quand les chapitres font parfois 1 page et rarement plus de 6! Ce choix d'écriture, cassant sans arrêt le rythme, est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai vraiment l'impression de n'avoir fait qu'effleurer un sujet qui aurait mérité plus d'attention.
J'ai rapidement deviné quelle était la particularité de la jeune fille que tous les protagonistes du roman cherchent à "posséder". Ceci aurait pu me gâcher ma lecture dans un thriller classique. Ici c'est davantage la quête qui importe que la révélation du pourquoi du comment qui s'avère être assez anecdotique. C'est pourquoi j'ai fort apprécié la fin du roman qui ne fait pas dans le happy-end et dont la scène finale, dynamique et pleine de suspens, tient vraiment le lecteur en haleine. Quand tous les personnages se retrouvent au même endroit, l'action est là!
Les personnages justement sont aussi un point positif de ce roman, entre fêlures et solidité. La dure réalité de la vie qu'ils côtoient tous les jours nous marquerait sans doute tout autant. Entre espoir et fatalisme, ils donnent de leurs personnes et leur travail n'est qu'une goutte d'eau dans la mer. Une simple goutte d'eau mais une goutte d'eau nécessaire, vitale. J'ai particulièrement aimé le personnage du père David qui tient une place à part dans ce roman.
Au final, "Les Fantômes du Delta" est un roman sympathique qui se lit facilement. Sur ces thèmes, il est dommage que l'auteur n'ait pas davantage creusé son idée. Je ressors donc de cette lecture assez mitigée.