Tant d'histoires pour quelques calembours...
Les fleurs bleues est un roman complexe aux thématiques multiples. Parler d'une seule d'entre elle serait le faire aux dépends d'une autre. C'est pour cela qu'il est difficile, voir peu pertinent, de l'aborder dans son ensemble, car les sujets ne sont pas seulement diverses, mais aussi imbriqués les uns dans les autres.
Cidrolin rêve d'Auge, et Auge, rêve de Cidrolin. L'un vit au moyen-age, l'autre de nos jours. Qui rêve de qui? Où se situe la réalite? Existe-t-elle? C'est dans ses questions et ce genre surréaliste que s'inscrits le roman. Plus q'un récit à la structure originale, c'est aussi une reflexion sur les petites histoires dans l'Histoire. En effet, Auge traverse l'Histoire, mais ne faits qu'effleurer ses evenements clefs, le récit se recentre sur ses aventures personnelles et intimes. L'Histoire se compose donc de petites histoires dont on retient certains instants comme centraux, aux détriments d'autres, qui apparaissent comme des détails. C'est sur ces détails que le récit braque sa lumière car eux également, éclaire notre compréhension du passé, d'une époque, d'une situation historique.
L'un des aspects flagrants du livre est sa symétrie, deux personnages, dont le rêve est leur miroirs. La symbolique y est donc omniprésente. Le nom Auge fait penser à égo, par ailleurs, le duc se surnome Hégault. Si Auge est l'égo de Cirdollin tout porte à penser que biens des éléments les relies: Les deux personnages tomberont amoureux d'une fille de bucheron. Auge peint pour révéler une verité, comme Cidrolin peint pour reveler la sienne. Les deux héros observent leurs époques comme s'ils ne faisaient que passer, sans s'impliquer, sans réellement s'y interesser, au point de sans réellement exister. Leurs points communs sont ancrés dans les chiffres, le language, souvent vulgaire ; et leurs habitudes quotidiennes qui sont de boire, manger et rêver, beaucoup rêver.
La thématique du rêve nous ramène à l'aspect révélateur du rêve. Celui-ci puise son inspiration de la réalité, avant de devenir réalité. En effet, les songes des deux personnages finissent par se fusionner dans leur vie.
Ces fleurs bleues, symbole de naïveté sentimentale en constante contradiction avec la violence et la vulgarité du livre, finissent par percer la boue. Enfin, l'Arche, cette péniche biblique, traverse le Déluge pour présenter un cycle de vie et d'Histoire, empreint d'espoir qui clôt ce livre.
On l'aura compris. Les fleurs bleues est un livre que je conseil de lire, aux moins plusieurs fois, pour pouvoir considérer un tantinet soit peu la portée philosophique d'un bouquin, un trés grand bouquin.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.