En nous partageant le récit du quotidien de ces deux femmes, Taina Tervonen nous raconte tous les obstacles qui se dressent devant ceux chargés de trouver la vérité au milieu d'une population marquée par le conflit armé. Les obstacles techniques tout d'abord : les difficultés à rassembler les ossements mélangés, issus de charniers qui ont pour la plupart été déplacés, les difficultés de l'identification après toutes ces années. Les obstacles humains ensuite : le silence, le mensonge, le traumatisme. Elle raconte le deuil, aussi, et la recherche d'un quelconque apaisement.
Les Fossoyeuses nous plonge au cœur du travail de ces femmes et de leurs équipes. Un travail souvent ingrat, et paradoxalement peu gratifiant, dont le sens échappe parfois à ceux qui les côtoient. Un travail pourtant nécessaire, important pour l'histoire de leur pays et pour les familles qui doutent toujours. Un travail profondément marquant.
Les Fossoyeuses nous fait aussi le portrait d'un pays ravagé par la guerre, d'une population partagée entre le souvenir et l'oubli, le refoulement et la résilience, le déni et la soif de vérité.
Les Fossoyeuses est un récit fort, détaillé et précis, infiniment intéressant. Il raconte la science et les humains et dresse le portrait éclairé de deux femmes passionnantes.
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