Les frères K, c’est 800 pages pour relater vingt ans de la vie de la famille Chance. Une famille où le quotidien n’a rien d’un long fleuve tranquille entre le père ancien joueur de baseball aux rêves de gloire brisés, la mère obsédée par la religion et les six enfants aux aspirations et aux caractères très différents. De 1956 à 1975 on suit les méandres de leurs relations complexes et les trajectoires particulières de chacun, du Vietnam à l’Inde en passant par le Canada. Au cœur du récit se trouve le narrateur Kincaïd, l’un des fils, témoin privilégié des événements marquants de ces vingt ans.
Un roman fleuve ambitieux dont les nombreuses ramifications ne cessent de se croiser pour mieux souligner les conflits et les relations complexes entre chaque membre de la tribu. C’est ample, profond, très bien mené et jamais décousu mais certaines longueurs auraient pu être évitées.
Au final ça reste un vrai bon roman où les interactions entre les personnages sont très fouillées, ou la petite et la grande histoire ne cessent de se mélanger et où la destinée individuelle de chacun ne trouve de sens que dans la globalité de l’histoire familiale. C’est aussi l’expression d’une solidarité sans réserve malgré les divergences de points de vue. Et c’est surtout un livre plein de lumière et d’ondes positives où les coups durs ne font que renforcer l’envie de se relever pour continuer à avancer, ensemble.