Imaginez : vous espériez ça depuis longtemps, il se faisait attendre et, finalement, ça y est, ce vieux copain, avec qui vous avez passé de précieux moments inoubliables, bien trop rares, est à nouveau dans les parages et disponible.
Les premiers instants, vous en avez presque la larme à l’œil. Il n’a pas changé. Toujours la même verve, le même verbe, vous êtes en confiance, à l’aise, vous jubilez, il vous avait terriblement manqué. Puis plus vous discutez plus vous vous rendez compte de son cheminement. Il est plus abordable, un peu moins aérien, plus ancré dans le sol. Et puis il est papa maintenant. Ça l’a profondément marqué, et ça transpire par chacun de ses mots. Quand il en parle, ce n’est plus une larme, c’est un torrent que vous avez à l’œil. Mais ce qui vous frappe surtout, c’est qu’il est en colère, contre cette société de contrôle qui vous entoure, vous englobe, et, il faut l’avouer, vous gêne aux entournures sans que vous ayez poussé la réflexion plus loin. Lui, il l’a transcendée, cette réflexion. Il l’a humanisée, il l’a concrétisée, depuis des années, par monts et par vaux. Et tout ce qu’il vous confie aujourd’hui, ses histoires fantastiques, poétiques, qui vous prennent aux tripes, fortes des personnages qui les peuplent et les jouent, entrent en résonance avec ses convictions et vous poussent à passer à l’action, à sentir le frisson.