Critique des Guérillères
Monique Wittig invente un univers tout en laissant de larges zones à combler pour imaginer cette société alternative qu'elle ne dévoile que par bribes. Les références sont multiples, la forme...
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le 19 févr. 2024
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Monique Wittig invente un univers tout en laissant de larges zones à combler pour imaginer cette société alternative qu'elle ne dévoile que par bribes. Les références sont multiples, la forme volontairement surprenante. C'est à la fois perturbant, frustrant, et plaisant.
Perturbant car les paragraphes se succèdent mais les liens entre eux sont parfois très ténus pour ne pas dire inexistants. C'est à celui ou celle qui lit de les faire, de combler ces espaces vides qui parsèment le récit. L'effort est permanent pour se représenter des lieux, des personnages, des intrigues, un fil directeur. Mais c'est sans doute la volonté première de l'autrice que de nous amener à réfléchir sur les formes habituelles et dominantes. Qu'il s'agisse des pronoms masculins, de la ponctuation, ou de la continuité narrative.
Frustrant car il y a des idées intéressantes, des propos pertinents, notamment sur la domination masculine et ses représentations dans toute l'Histoire à travers les arts, les lois, et tout ce qui fait norme. Mais l'insistance sur la forme esthétique nuit probablement à la clarté et la diversité de messages politiques qui auraient pu être plus intéressants et plus abordables.
Plaisant car il plonge dans un univers utopique où la violence des femmes permet l'avènement d'une société harmonisée, pleines de mythes antiques, de technologies futuristes, d'une faune et d'une flore bigarrées et pleines de couleurs. Plaisant également car il permet de bouleverser nos prénotions et pose la question de la part de normatif dans les critiques faites à ce livre. De telle sorte que chaque critique négative à son encontre peut également se retourner contre elle même. Car si la forme m'a parfois déplu, que l'absence d'utilité de certaines pages m'a dérangé, n'est-ce pas la le signe d'une vision trop étroite et dominée par des normes à remettre en cause ?
Cela étant, je trouve que l'abondance de références diverses alourdit la lecture sans apporter grand chose, et nuit à la diffusion de messages intéressants.
Enfin, les comparaisons entre le statut des femmes et celui des esclaves est également un point négatif du livre tant les deux situations ne sauraient être comparées de cette façon sans verser dans une forme de racisme typique du féminisme blanc.
5.5/10
Créée
le 19 févr. 2024
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