Let me grab your soul away, you know it's me, Cathy
Il y quelque chose de religieusement universel dans ce livre, cette description d'un amour qui n'est pas une passion, qui ne dure pas trois ans, qui dépasse les codes et les âges, qui n'est en fait que de l'amour. J'y vois la vérité, au risque d'être déçue, mais l'amour, c'est bel et bien dire "je suis Heathcliff" avec une facilité déconcertante. Le sexe, les genres (ça aurait très bien pu être l'histoire de Catherine et son arrière grand-mère, si c'est écrit avec une telle intensité ça me va), les barrières culturelles, ne comptent absolument plus. C'est ici cette force destructrice que décrit Brontë, puisqu'elle ira jusqu'à détruire ses deux héros, qui est en fait l'élément central d'un roman qui pour beaucoup de sceptiques, apparaît, du coup, comme le récit d'une illuminée.
De manière plus concrète, le décor est bien planté et sert l'histoire de par son austérité (j'suis pas du genre à aimer les descriptions longues de paysages, là y'a juste ce qu'il faut), et l'intrigue est alimentée par l'évolution du personnage ultra-emblématique qu'est Heathcliff, et par le procédé narratif, non pas particulièrement intéressant, mais qui a le mérite de nous faire plonger de l'extérieur dans l'histoire de deux familles voisines mais si différentes. Et pour ma part, jamais je n'ai haï Heathcliff :).
A noter le passage où Heathcliff s'adresse au "fantôme" de Catherine, dès le début du livre, magistral ! (et si bien décrit par la chanson "Wuthering Heights" de Kate Bush)