Perdus dans les landes...
Ce roman est tout bonnement un mastodonte de la littérature. Et je dirais même qu'il est monstrueux. Monstrueux d'intelligence, de finesse...
Emily Brontë devait être quelqu'un de froid, de rude, de rugueux, qui pique sous la couette... mais que ce devait être exceptionnel de la connaître et de s'engueuler avec elle ! Elle répugnait les artifices, les conventions, les masques de toutes sortes, qui empêchent de respirer. Dans son roman, elle les arrache violemment, comme un sparadrap sur une plaie. Ca fait mal, ça dérange et ça remue dans nos tripes, mais c'est tellement magnifique.
Ce livre est une histoire d'amour qui transcende absolument tout et vient toucher à quelque chose de surnaturel, de sauvage tapi en nous. A cet intérieur qu'on s'évertue à cacher sous des tonnes de couches de maquillage.
En fait, en le lisant j'ai retrouvé un vieux sentiment perdu et archaïque, celui de l'enfance.
Car avant de s'enfoncer dans un moule stérile pour l'une et dans une rancoeur maléfique pour l'autre, Catherine et Heathcliff étaient deux enfants purs chassant le vent dans les landes...
Tout simplement un régal.
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