Avant de commencer la lecture de l’avant-dernier livre de Douglas Kennedy, on m'avait prévenu : l'auteur tourne autour du pot, l'histoire met du temps à démarrer et dans le genre roman noir, on repassera. Je ne m’en suis pas soucié car j’aime ses romans justement pour ces raisons et j'ai évidemment aimé celui-ci aussi.
Nous ne sommes pas ici pas dans un thriller de fou, c’est certain mais il y a une montée progressive de l’intrigue avec une explication de texte bienvenue autour du sujet de l’avortement. L’auteur installe le contexte et palabre à bon escient sur le quotidien du personnage principal, conducteur pris en otage économique par Uber. Il dresse surtout, comme à son habitude, un portrait amer de son pays aux idées de plus en plus polarisées et raconte l'affrontement ouvert entre pro-lifes et pro-choices, une démonstration qui peut sembler caricaturale mais qui ne l'est pas.
Et puis, ce qui me plaît aussi, c’est qu’il nous laisse le temps de quitter notre anti-héros en douceur, le temps de le voir reprendre sa vie en main. Enfin.