Antonio Moresco, dans les trois romans que nous avons la chance de pouvoir lire en français grâce aux éditions Verdier et aux traductions merveilleuses de Laurent Lombard, place ses personnages d’emblée dans des situations de perdition et de questionnements extrêmes : solitaire, dans une grande souffrance inexprimée et coupé du monde pour le personnage central de «La petite lumière», sans domicile, perclus de douleur et de saleté pour celui de «Fable d’amour».
Dans «Les incendiés», roman publié en 2010 et en français en août 2016, le narrateur est désespéré, en perdition en même temps que ce qui l'entoure, totalement seul dans un monde «entièrement foutu».
Cet homme anonyme dont on ne saura presque rien si ce n’est qu’il a été soldat, comprend brutalement un jour qu’il doit changer sa vie. Il s’enfuit en voiture de son domicile, roule sans but avant de se terrer dans un hôtel en bord de mer. Les hommes et des femmes qu’il y croise lui apparaissent comme des animaux blessés, avec leurs orifices comme des blessures vers leurs intérieurs fétides, dans un monde trop sec, où les incendies menacent, la sécheresse des cœurs et du climat semblant ici se confondre.
La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/10/11/note-de-lecture-les-incendies-antonio-moresco/