Le vicieux délicieux.

Aucun ouvrage libertin n'est aussi froid, malsain que Les Liaisons dangereuses, un livre sulfureux au sein duquel l'aristocratie s'ennuie alors pour passer le temps elle baise violemment. De cette aristocratie décadente, dévorante c'est là qu'intervient enfin la Marquise De Merteuil avec son orgueil qui correspond avec Valmont en lui écrivant des lettres. Mais la Marquise est la correspondante la plus indécente parce qu'elle n'a rien à prouver, elle connait sa supériorité, son intelligence en tant que femme et avec sa verve elle cherche à écraser le sexe fort. Ce personnage sadique est unique. Quant à l'ouvrage il l'est davantage : alternant les personnages, présentant le libertinage, nous entrons directement dans leur intimité cela peut choquer. C’est aussi une plongée dans les eaux amorales du libertinage : le lecteur se voit confronté à la manipulation et à la dépravation. Quant à la relation entre Merteuil et Valmont, on ne peut lui donner un nom. Elle est jouissive, captivante, marquée par la trahison puis par la séduction. De plus ces échanges libertins dressent bien le portrait d'une société pourrie. J'aime beaucoup Madame Merteuil même si sa froideur me gèle le cœur, elle est bien plus intelligente et intéressante que Valmont, irrécupérable séducteur, pompeux, orgueilleux, il séduit des femmes qu'il ne désire pas vraiment souffrant de sa superficialité ou d'un complexe d'infériorité. Au moins la Marquise sait avoir de l'emprise sur autrui, elle se venge sur les hommes en faisant des chantages sexuels hideux sur le plan émotionnel. Laclos donne à la femme un cerveau dans un monde de déchéance fardé à outrance.