Je commence à le cerner le p'tit Philip.
Un principal défaut qui fait aussi office de qualité à savoir l'utilisation du thème central. Que ce soit les mondes parallèles de L'œil dans le ciel, les extra terrestres de Frolix 8 ou ici les fameuses machines à illusions, tout ces instruments sont sous utilisés.


Pourtant c'est bien sur ça que se basent les résumés qui mettent l'eau à la bouche, mais j'ai bien du m'y faire, ce ne sont que des prétextes. Des prétextes pour dépeindre uchronies, dystopies et autres mondes fantasmagoriques pas si loin du nôtres où les rêves et les envahisseurs venus d'ailleurs ne sont que le miroir de nos travers.


Ainsi dans Les Machines à illusions, la Terre est sous domination ennemie mais une petite résistance en partie mené par des noirs du Tennessee survit grâce à des machines capables de réaliser n'importe quel délire. Les aller retour avec notre monde réel sont évidents, on capte très facilement les messages en surface concernant la géopolitique assez chaotique (dans et hors du livre).
Le plus intéressant se situe donc dans les réflexions plus profondes notamment avec l'intrigue du Dr Balkani


Et notamment à propos de l'oubli. Ce qui arrive à Joan est tout simplement terrifiant quand on n'y pense, ça rappelle un peu l’expérience que propose la NASA avec cette salle plongé dans le noir où aucun son n'est émis et où l'on entend alors son propre sang circuler dans les veines. Ici c'est bien entendu poussé à l’extrême mais dans le genre torture psychologique pas gore pour un sou ça se pose là (coucou Martyrs).


Des thématiques vraiment intéressantes qui se mêlent dans un ouvrage finalement pas si SF que ça. C'est d'ailleurs mon petit regret puisque malgré la présence d'extra terrestres un seul passage se veut vraiment délirant. C'est peut-être le fait que Philip K. Dick n'abuse pas de ses tours qui les rends encore plus saisissants dans un monde qui nous semble alors bien encré au réel malgré toute ses divagations. Je suis un peu moins frustré qu'avec L'œil dans le ciel où il y avait clairement moyen de faire un monde par personnage. Ici l'Histoire ne se prête pas forcement à des déclinaisons et il est donc dur de rester sur sa faim.


C'est limite si on n'aurait pas aimé lire l'intégrale de la Bible de ce cher Balkani avant de l'oublier à jamais.

Kaptain-Kharma
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le 12 juin 2015

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